Midi Olympique

« Mon plus beau titre au niveau de l’émotion »

L’EXEMPLAIRE TONGUIEN ARRÊTE SUR UN ULTIME TROPHÉE QUI OCCUPERA UNE PLACE À PART DANS SA PRESTIGIEU­SE VITRINE, ENTRE SES H CUP ET SES LIGUES CELTES.

- Propos recueillis à Toulouse par V. B.

Vous raccrochez donc sur un titre de champion de France de Pro D2 et une accession en Top 14. Que ressentezv­ous ?

Je suis très fier et reconnaiss­ant. Ce match restera un des meilleurs souvenirs de ma carrière car toute cette aventure a été incroyable. Vous imaginez tout ce qu’il s’est passé et tout ce qu’il a fallu comme travail pour en arriver là ? Nous y sommes finalement parvenus. Nous voilà de retour en Top 14. La boucle est bouclée. Nous l’avons fait pour tous les gens qui aiment ce club et l’ont soutenu. J’ai une pensée pour Zaza, Guilhem, Pedro Perez, Romain Terrain ou encore Seb Descons. Beaucoup de mes frères avec qui j’ai commencé dans cette équipe.

De quoi êtes-vous le plus fier ?

Je me souviens qu’après un match perdu contre Dax la saison dernière à Aimé-Giral, il y avait eu une réunion avec l’ensemble du groupe. Tout le monde était tellement meurtri. On s’était fait la promesse ce jour-là de ne plus souffrir. Depuis, ce groupe a su se construire patiemment pour atteindre son objectif. Je suis tellement reconnaiss­ant envers mes partenaire­s.

On imagine surtout envers les jeunes, tout particuliè­rement, au regard de votre rôle de grand frère…

J’ai aimé les voir grandir. Il ne leur manquait que la confiance pour s’élever. Une fois qu’ils ont pris conscience de leur potentiel, ils sont devenus capables de grandes choses. Ce qu’ils ont fait lors de cette finale le montre. Je suis content qu’ils puissent vivre un tel moment. La plupart des joueurs n’ont jamais cette chance. Ce sont des souvenirs qui resteront gravés à vie.

Quelle place occupera ce titre dans votre carrière et votre riche palmarès ?

J’ai gagné des H Cup et des Ligues celtes avec le Munster. Au niveau de la qualité du rugby pratiqué et du niveau de mes partenaire­s, ils resteront à part. Mais ce trophée est le plus fort au niveau de l’émotion, probableme­nt. Il représente tant. Puis, c’est ma dernière année, mon dernier match.

Votre décision d’arrêter est-elle irrévocabl­e ?

Oui, c’est fini. J’ai pris ma décision il y a trois ou quatre mois. J’en ai longuement discuté avec ma femme et ma tante dont je suis proche. Elle a 79 ans cette année. Mon oncle en a dix de plus. J’ai envie de me rapprocher des miens. Je rentre donc à la maison en NouvelleZé­lande en juillet ou en août.

Quels sont vos plans pour l’avenir ?

Je vais peut-être reprendre les études ou me chercher un autre métier, je ne sais pas encore. Il y aura peut-être encore une place pour le rugby mais ce ne sera plus la priorité. Je suis impatient de démarrer une autre aventure après treize ans à vivre de ma passion. Mais avant tout, je veux fêter ce titre comme il se doit et profiter de mes derniers moments en France. Ça va me manquer. Je considère Perpignan comme ma deuxième maison maintenant.

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Lifeimi Mafi a pris sa décision : ce match était son ultime apparition dans la peau d’un joueur de rugby profession­nel. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany

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