ALORS, C’EST QUI LES PATRONS ?
ON LEUR PRÉDISAIT UNE RENCONTRE PIÈGE. LES CASTRAIS ONT FINALEMENT ÉCRASÉ OYONNAX POUR VALIDER LEUR TROISIÈME QUALIFICATION CONSÉCUTIVE. PLACE DÉSORMAIS AU BARRAGE À TOULOUSE.
Si les grandes équipes se distinguent par leur capacité à répondre présent dans les grands rendez-vous, alors le Castres olympique version 2017-2018 mérite une considération particulière depuis samedi soir. Au terme d’un parcours globalement positif mais résolument irrégulier, les Tarnais ont maîtrisé, comme des chefs, leur huitième de finale officieux face à Oyonnax, venu à Pierre-Fabre avec l’équipe type du moment pour arracher son maintien. Au coup de sifflet final, la satisfaction du devoir accompli se dégageait logiquement du vestiaire maison : « C’est un gros ouf de soulagement, sourit Mathieu Babillot. C’était une rencontre à pression où nous avions tout à perdre. Mais les mecs ont été très forts dans la tête et n’ont rien lâché. » « Ce groupe a montré qu’il avait du caractère, poursuit Loïc Jacquet. C’est plaisant de voir comment il s’en est sorti sur un match couperet. Nous nous étions promis des choses dans la semaine, elles ont été respectées. Ça valide tout le travail de la saison. » Castres, expert en qualification, réalise ainsi la passe de trois phases finales. Seuls Toulon, Montpellier et le Racing 92 peuvent se targuer d’une telle continuité dans l’histoire récente :
« C’était peut-être la qualification la plus dure. Ça a été une sacrée aventure. Le début de saison n’avait été pas nul mais pas loin, il y avait eu la belle série ensuite puis encore quelques remous. Mais l’important est d’y être à l’arrivée », poursuit le capitaine. « Je suis particulièrement heureux, livre Christophe Urios. Il ne faut pas négliger d’être dans les six. Il suffit de regarder ceux qui sont derrière… Je dis bravo aux gars et surtout aux leaders. C’est mérité à mon avis. »
« NOUS ÉTIONS SÛRS DE NOS FORCES »
En toile de fond de cet accomplissement, les Castrais savourent leur petite revanche sur les pronostics du début de saison comme des jours précédant. Un levier de motivation comme un autre :
« Nous avions entendu que personne ou presque ne croyait en nous,
reprend Mathieu Babillot. Ça parlait beaucoup de la remontée d’Oyonnax. Je crois que nous avons fourni la meilleure des réponses. »
Le Castres olympique a finalement confirmé, samedi, l’impression laissée en chemin au fil des vingt-cinq journées précédentes : quand sa mobilisation et son investissement ne souffrent d’aucun relâchement, il est capable de produire des prestations complètes, d’être solide en défense, réaliste en attaque ou encore conquérant sur phases arrêtées. « Nous étions sûrs de nous et de nos forces », affirme le troisième ligne. Au vu de leur parcours, le doute paraissait tout de même permis. Il doit désormais être tempéré.
Cette démonstration de force en tous points permet aux Tarnais d’aborder leur barrage à Ernest-Wallon avec une confiance renforcée en leurs moyens et en leur cohésion collective. Un petit plus appréciable au regard du défi à relever. Pour avoir échoué à Montpellier puis à Toulon à ce stade de la compétition, ils savent à quel point un barrage à l’extérieur se révèle être un challenge relevé : « Il faut se préparer pour faire l’exploit », résume Julien Dumora. Exploit : le mot est bien choisi. Car l’adversaire part avec davantage d’atouts : il possède une meilleure attaque, une meilleure défense et une meilleure réussite dans les tirs au but. Sans oublier les franchissements, la réussite aux plaquages ou en mêlée. En somme, tout ou presque, sur le papier, indique la supériorité toulousaine sur les dix mois écoulés. À l’exception des deux matchs de l’année, remportés par le CO.
Loïc Jacquet et ses partenaires savent à quoi s’attendre : « Nous allons être bien reçus. Les Toulousains vont être plus que motivés pour laver l’affront des deux défaites de la saison. » Mathieu Babillot a en tout cas tourné la page, depuis. Plus rien n’importe, ni les confrontations ni les statistiques, encore moins les pronostics : « Il faut oublier tout ça. Ce sera totalement différent. Nous entrons dans une deuxième partie de la saison : désormais, c’est à la vie à la mort. »
Castres a remporté la première bataille. Place à la guerre.