L’ESSENTIEL EST AILLEURS
VENUS EN BÉARN AVEC UNE ÉQUIPE REMANIÉE, LES VAROIS ONT DÛ S’INCLINER POUR LA PREMIÈRE FOIS EN DIX ANS AU HAMEAU. ILS AVAIENT DÉJÀ VALIDÉ LEUR TICKET POUR UN BARRAGE À DOMICILE.
Pour la première fois de la saison, le staff varois n’avait pas mis de pression propre à un gros match à enjeu à ses joueurs. Pourtant de l’enjeu il y en avait, surtout côte palois. Pour Toulon, il fallait espérer une défaite du Racing et de Toulouse ainsi qu’un succès au Hameau pour se hisser à la deuxième place derrière le MHR. Mission ratée samedi soir certes mais est-ce que le RCT avait envie de se décarcasser et de ne pas offrir un barrage à domicile à ses supporters ? La question mérite d’être posée. « C’est la première fois de la saison que nous avons préparé un match sans pression. C’est un vrai bonheur. » L’aveu, sorti de la bouche de Fabrice Landreau, après la rencontre révélait également tout le soulagement du staff varois à ne pas avoir eu à déplorer de grosses blessures dans l’équipe alignée en terres paloises. Même si Guilhem Guirado a dû sortir avec une poche de glace sur l’épaule gauche (contusion) — « Rien de bien méchant », dixit Landreau — et qu’aucun risque n’a été pris avec Mamuka Gorgodze, sorti à la 16e minute en raison d’une douleur ressenti à la cuisse gauche. Refroidi par la rupture des ligaments croisés de Facundo Isa en début de semaine, l’état-major varois avait décidé d’opérer une importante rotation avant le début des choses très sérieuses.
CARBONEL ET TUISOVA SE SIGNALENT
En alignant une équipe plus inexpérimentée que d’habitude, le manque d’automatismes et de repères s’est rapidement fait voir. Résultat ? Toulon a balbutié son rugby au cours d’un premier acte bien terne, bien loin des standards auxquels il avait habitué ses supporters. « Parfois il y a eu la volonté de trop jouer et nous avons manqué de précision. Il y a eu également beaucoup d’imprécisions, et nous avons concédé trop de points en première mi-temps pour gagner ce match. Les cartons (deux cartons jaunes à l’encontre de Buliruarua et de Fekitoa, N.D.L.R.) et l’indiscipline ont rendu la tâche trop difficile. La conquête est à l’image de notre match, une fois bien, une fois moins bien. Elle a été sur courant alternatif. On sait qu’au niveau du contenu, même si nous avons réussi par moment à les prendre dans l’axe, ce n’était pas parfait », livrait Fabrice Landreau, lucide sur les difficultés rencontrées par son équipe. L’ancien joueur et coach du FCG savait parfaitement aussi que : « L’important était de pouvoir retrouver des garçons qui manquaient de terrain et de leur donner du rythme. » En ce sens, l’activité du troisième ligne Jean Monribot (25 plaquages), du demi d’ouverture Louis Carbonel, 19 ans à peine titulaire pour la deuxième fois de la saison et de la bombe fidjienne Josua Tuisova positionné en centre pour la première fois de sa carrière ont de quoi « interpeller ». À propos du minot Carbonel et de ses coups d’éclats dont un qui a notamment amené le 101e essai de Vincent Clerc, Landreau se voulait même dithyrambique : « Il s’était blessé assez lourdement à Castres à l’épaule en novembre dernier. Louis ce soir a été brillant, il a bien animé, il a été pétillant, il a donné des solutions à ses trois-quarts avec beaucoup de vitesse. On sent qu’il y a un talent, un diamant brut. » Une bonne nouvelle, à peut-être exploiter pour les prochaines échéances. Car comme le faisait remarquer le capitaine Guilhem Guirado : « Le marathon est désormais fini. » Place au sprint des phases finales !