UNE FOURNAISE AU STADIUM
LES ALBIGEOIS ONT RÉUSSI À LIMITER LES DÉGÂTS EN PERDANT DE SEULEMENT TROIS POINTS EN NORMANDIE. ILS SONT BIEN PLACÉS. DANS UN STADE PLEIN, ILS DEVRONT ÉTOUFFER LES INTENTIONS OFFENSIVES DES ROUENNAIS.
Dans le sport, les événements sont des arcs-en-ciel, et avec le recul, ils peuvent changer de couleur. L’échec des Albigeois subi sur leur pelouse il y a un mois contre les Rouennais était une défaite affreuse, puisqu’elle les avait empêchés de disputer à Provence sa première place. Un mois plus tard, ce même revers semble une bénédiction tombée du ciel, par sa capacité à pouvoir actionner des énergies formidables. Perdre à nouveau contre Rouen au Stadium ? Plutôt se couper un pied ! Les relégués du Pro D2 se faisant coiffer par des promus, ils sortiraient du stade la tête bien basse pour rejoindre sans entrain le « futur ex » championnat de Fédérale 1 revisité dans son ancienne formule, et devenir les rois borgnes un peu ridicules de ce royaume des aveugles, où ils distribueront quelques volées entre quelques bonnes oppositions. Qui n’en veut ? Personne, évidemment. L’orgueil jouera forcément un rôle dans la production albigeoise.Vivre la désillusion d’un objectif manqué en perdant deux fois de suite contre la même équipe, et deux fois de suite à domicile, face à des promus que les Tarnais avaient dominé en Normandie à la fin du mois de novembre (2326), dirait qu’ils étaient vraiment à la traîne dans la progression de leur collectif et l’affirmation de leur potentiel. Ils ont fait un grand pas vers leur réussite en quittant le stade Diochon vendredi dernier vaincus de seulement trois points. Ils y ont affirmé une cohérence collective qu’Arnaud Mela a beaucoup appréciée : « Nous voulions fermer le jeu et nous y sommes parvenus. Nous avions besoin de nous rassurer et nous l’avons fait. Nous n’avions pas perdu tout notre rugby en perdant ce match contre Rouen chez nous. Après ce coup de pied au cul, il nous fallait basculer dans quelque chose de positif, et nous y sommes parvenus. Nous sommes dans d’excellentes dispositions pour disputer ce match retour, et prouver à notre public l’envie débordante qui est la nôtre de retrouver le championnat de Pro D2. »
UN MATCH COPIÉ-COLLÉ
À la démonstration des Normands sur leur capacité à fédérer leur région derrière eux - sept mille personnes en Normandie pour un match de rugby, c’est un exploit - les Albigeois devraient répondre par leur faculté à rassembler autour de leur cause les sympathisants de leur terroir. L’excitation des phases finales et l’indécision du résultat devraient faire se déplacer la foule des grands jours au Stadium pour vivre l’un de ces moments qui restent gravés dans les mémoires, et relancer la dynamique du rugby albigeois vers les hauteurs où elle prétend s‘étendre. Les spectateurs et supporters assisteront à un copié-collé des trois oppositions précédentes entre ces deux équipes qui commencent à vraiment bien se connaître. Dans le rapport de force des déclarations d’avant-match, Richard Hill a planté le décor en expliquant relancer son ouvreur feu follet Zack Henry pour tenter d’allumer des incendies aux quatre coins du terrain. Les Normands seront donc « plus forts que la semaine dernière », de ce qu’ils en pensent. Et les Tarnais voudront les priver de ballons, leur ralentir les actions, et faire chez eux au Stadium comme à Diochon, dominer l’alignement et imposer la solidité de leur structure de jeu. Tout cela est écrit. Et pour quel résultat ?