JOLIE PASSE DE TROIS
LE CLUB HISTORIQUE EST TOUJOURS EN COURSE POUR LE TITRE POUR LA TROISIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE. MAIS CIPRIANI ET HASKELL VONT S’EN ALLER. LES VOIES DU PLAFOND SALARIAL SONT IMPÉNÉTRABLES.
Les Wasps se retrouveront donc en demi-finale pour la troisième année consécutive. Ils ne seront pas favoris samedi prochain (12 h 30) contre les Saracens, c’est sûr, ils ont perdu deux fois sur deux contre les « Fez Boyz » cette saison, et chaque fois très largement. Mais les Wasps sont quand même les finalistes sortants (battus de peu par Exeter en finale 2017) et ils ont fait sensation samedi en surclassant chez lui l’autre demi-finaliste Newcastle, 39-22, six essais marqués à l’extérieur chez un adversaire qui joue le haut du tableau, ce n’est quand même pas rien. À la 60e, les Wasps menaient même 31 à 3.
Depuis le 7 janvier, ils n’ont perdu que deux matchs sur neuf mais leurs défaites n’ont été subies que par la plus petite des marges (à Leicester et à Sale). Ce retour depuis 2016 sonne comme un triomphe pour la stratégie de Derek Richardson, l’homme d’affaires qui a racheté le club en 2013 et qui a pris la décision de le déménager de la banlieue de Londres à Coventry et sa Ricoh Arena, stade moderne de 30 000 places. Le pari s’est avéré gagnant, les Jaune et Noir ont retrouvé la voie du succès après avoir frôlé la faillite en 2012. Forts de nouvelles recettes, ils sont à nouveau parmi les poids lourds du rugby anglais.
IL FAUT FAIRE DE LA PLACE À SOPOAGA
Un nom est revenu sur le devant de la scène avec les derniers succès, l’ineffable Danny Cipriani, 30 ans, l’homme de toutes les polémiques et de toutes les mises à l’écart. À Newcastle, le demi d’ouverture international a été royal. Eddie Jones a même décidé
Photo Icon Sport de le rappeler pour le voyage en Afrique du Sud. Mais Danny Cipriani ne portera plus le maillot la saison prochaine, on le sait depuis le mois de février. Le club a été sanctionné pour avoir dépassé le plafond salarial et il a été contraint de se séparer de quelques gros salaires, Cipriani a été poussé dehors par le All Black Lima Sopoaga attendu à l’automne. À ce jour, aucun club n’a récupéré Cipriani. Même situation pour un autre joueur emblématique du club, le troisième ligne James Haskell, 33 ans (75 capes) qui a trouvé refuge à Bristol. Lui a été poussé dehors par Brad Shields, venu des Hurricanes. Ces deux joueurs à forte personnalité semblent motivés pour finir en beauté sous le maillot du club qui les a formés avant de les reprendre après un premier départ.
DE JONGH, TALENT SUPÉRIEUR
Outre ces deux totems, l’équipe peut compter sur deux internationaux anglais confirmés : Joe Launchbury et Elliot Daly, deux appelés surprise pour la prochaine tournée : le flanker Jack Willis et le demi de mêlée Dan Robson, plus deux Springboks en pleine forme, le centre Juan De Jongh et Willie le Roux. Deux talents supérieurs. qui, selon leur coach mériteraient d’être rappelé en équipe nationale (ils n’ont plus été sélectionnés depuis 2016). Au centre, on a retrouvé le Fidjien Gabiriele Lovobalavu, passé par Bayonne et Toulon.
La saison des Wasps a pourtant été marquée par une grosse série noire en septembre : cinq défaites de rang (quatre championnats plus une en Coupe d‘Europe), alors que Cipriani était blessé, comme par hasard. Mais le manager gallois Dai Young est resté calme, et les résultats sont revenus presque tranquillement à partir de fin octobre même si le club n’a terminé que second (derrière La Rochelle) de sa poule européenne. Mais le groupe a vécu un autre traumatisme fin avril quand son talonneur sudafricain, Ashley Johnson a été écarté de l’équipe pour cause de test antidopage positif (on ne connaît pas encore substance). Apparemment, cette affaire n’a pas traumatisé ses partenaires. Pas plus que la retraite, à 26 ans, du troisième ligne Sam Jones, blessé depuis un an et demi à un pied lors d’un stage de l’équipe nationale.
Le flegmatique Dai Young a supporté ça avec son sang-froid habituel. Son propre fils Thomas, est un remplaçant plus qu’acceptable au poste de flanker. Il a été deux fois capé chez les Gallois, les Wasps ne sont jamais à court de ressources.