Midi Olympique

FINALE DE CHAMPIONS

FAVORI, LE LEINSTER DE SEXTON DOIT SE MÉFIER DES RACINGMEN DE TEDDY THOMAS QUI SONT DÉTERMINÉS À RENVERSER LE TRIPLE CHAMPION D’EUROPE...

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Ce sont deux grandes nations du rugby qui s’affrontent, au travers de ce Racing - Leinster. On ne compte pas moins de huit internatio­naux français dans le XV de départ aligné à Bilbao par les deux Laurent, quand treize membres du dernier Grand Chelem irlandais seront titularisé­s par Leo Cullen et Stuart Lancaster à San Mamés. « La logique est respectée, assure Jeremy Guscott, l’ancien trois-quarts centre du XV de la Rose aujourd’hui consultant pour la BBC. Les deux meilleures équipes de la Champions Cup ont rendez-vous en Espagne et, rien que pour ça, ce match s’annonce déjà magnifique. »

D’un côté, la bête enfantée à Dublin incarne de loin la meilleure attaque de la compétitio­n : depuis le coup d’envoi de la Champions Cup, les coéquipier­s de Jonathan Sexton ont en effet marqué 31 essais, soit une moyenne de 3,8 réalisatio­ns par match. À ce jeu-là, l’éternel Isa Nacewa (35 ans) est, avec deux essais aplatis, le meilleur marqueur de l’équipe quand son compère, le trois-quarts centre Gary Ringrose (36 franchisse­ments) est aujourd’hui le porteur de balles le plus dangereux de la Coupe d’Europe…

De l’autre côté du ring, le Racing a construit sa saison sur la meilleure défense du Top 14 (45 essais encaissés en vingt-six journées de championna­t) et, après avoir étouffé Leicester et Clermont, n’a laissé, en demi-finale, la moindre liberté de mouvement aux Munstermen. Au lendemain de ce match, l’ancien Supremo des Lions Ian McGeechan écrivait dans les colonnes du Telegraph : « Même si le Racing a de solides arguments offensifs et peut compter sur des facteurs X tels Nakarawa, Vakatawa ou Thomas, cette finale de Champions Cup a tout d’une parfaite opposition de style. »

Le Racing a-t-il une chance ? Peut-il vraiment faire mentir les statistiqu­es ? À quelques heures de l’un des sommets de la saison, les bookmakers britanniqu­es donnent les Leinsterme­n archi-favoris, n’accordant aux Ciel et Blanc qu’une chance sur cinq (!) de remporter la première finale de Coupe d’Europe disputée hors du territoire historique des six nations.

8 000 SUPPORTERS DU LEINSTER, 2 000 FANS DU RACING

Pour le Racing, les raisons d’y croire sont pourtant multiples. Le XV de départ francilien est au repos depuis quinze jours, le cours d’une finale piétine plus souvent qu’on ne le croie les mécanismes de la logique et, passé l’échec de 2016 face aux Saracens (21-9), le club des Hauts-de-Seine sait désormais à quoi s’attendre sur la dernière marche. À Dublin, on est pourtant convaincu que 2018 ne saurait être autre chose que l’année de l’Irlande et qu’un monde sépare encore les deux entités. Comme les Sarries de 2016, les Blues ont donc remporté les huit matchs qu’ils ont eus à disputer dans cette compétitio­n, foulant Glasgow, les Saracens, Montpellie­r et Llanelli, quatre des grandes puissances européenne­s. À l’opposé, après avoir mordu la poussière à Castres et au Munster en phase de poule, les Racingmen ont dû se battre comme des lions pour arracher leur ticket pour les quarts de finale, à la dernière seconde de l’ultime journée…

Les deux seules fois où le Leinster a croisé la route du Racing, au fil de la saison 2010-2011, les Ciel et Blanc avaient encaissé 74 points. Bernard Le Roux, Virimi Vakatawa et Albert Vulivuli sont d’ailleurs les seuls survivants de cette époque maudite. À Bilbao, le Leinster (trois titres continenta­ux) aura également l’occasion de rejoindre Toulouse au Panthéon européen quand le Racing, sorti des limbes par Jacky Lorenzetti en 2006, n’a pas encore marqué de son empreinte la compétitio­n continenta­le. Entre la puissance émergente des Hauts-de-Seine et une province irlandaise disputant la H Cup depuis 1999, il est enfin probable que les 8 000 Irlandais attendus au Pays basque, ce week-end, feront plus de bruit que les 2 000 Français jusqu’ici recensés. « On peut tout dire et tout comparer, conclut Guscott. Tout que ce qu’on raconte avant le match a de grandes chances d’être balayé par le premier quart d’heure de jeu. C’est la nature même de l’évènement qui le veut ainsi… »

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