L’ESPION QUI M’AIMAIT
LE MAÎTRE DU JEU IRLANDAIS A PASSÉ DEUX SAISONS AU RACING 92. CEUX QUI L’ONT CÔTOYÉ DANS LES HAUTS-DE-SEINE N’ONT RIEN OUBLIÉ DE SON TALENT, DE SON SENS DU JEU ET, PARFOIS, DES EXCÈS PROPRES À UN TEMPÉRAMENT DE CHAMPION.
Quelques-uns des plus grands techniciens de ce jeu, Ian McGeechan, Vern Cotter, Robbie Deans ou Graham Henry, sont tous d’accord pour dire qu’il est aujourd’hui « le meilleur ouvreur de la planète ». Et franchement, on n’est pas loin de penser la même chose. Dès lors, pourquoi la greffe Johnny Sexton n’a-t-elle pas pris au Racing, un club où il passa deux saisons de 2013 à 2015 ? En réalité, les raisons de cet échec sont multiples. D’abord, Joe Schmidt vivait très mal l’exil du maître à jouer autour duquel il avait articulé le système de jeu de la sélection irlandaise. Ensuite, Sexton avait de son côté du mal à se faire à la schizophrénie club/sélection à laquelle il était soumis depuis son arrivée au Plessis-Robinson. « Les
Français ne me comprennent pas, nous confiait-il à l’époque. Ils croient que je déteste le Top 14. Mais c’est faux ! Il m’est simplement impossible de combiner équipe nationale et championnat de France. Il en serait tout autrement si j’avais mis un terme à ma carrière internationale, comme certaines stars du RCT l’ont fait. Mais ce n’est pas le cas. […] Les gens qui me connaissent le savent : je ne fais jamais les choses à moitié ; je veux donner 100 % au Racing et 100 % à l’équipe d’Irlande. L’année dernière, j’ai par exemple manqué toute la préparation de ma sélection nationale au match contre l’Angleterre. Comment une sélection peut-elle travailler sans son numéro 10 ? » Libéré de sa dernière année de contrat par Jacky Lorenzetti, Johnny Sexton quittait les Hauts-de-Seine plus tôt que prévu (juin 2015), laissant sa place dans l’effectif à Dan Carter et Rémi Talès. Trois ans plus tard, quel souvenir a-t-il laissé à ceux qui l’ont côtoyé au Racing ? ■