Midi Olympique

« Sur 80 minutes, tout reste possible »

C’EST DEPUIS LA CALIFORNIE QU’IL A PRIS LE TEMPS DE NOUS RÉPONDRE AVANT CET ULTIME RENDEZ-VOUS DE LA SAISON, DÉCISIF POUR L’AVENIR DU FCG À COURT COMME À MOYEN TERME.

- par N. Z. ■ Propos recueillis

Vous n’avez pu vous déplacer à Toulouse. Serezvous présent au stade des Alpes samedi ?

En principe, oui ! (rires) Je n’ai pas pu venir à Toulouse la semaine dernière pour des raisons d’ordre personnel, dont je me serais bien passé. Il me faut 20 heures aller-retour pour venir, alors il peut suffire d’un grain de sable pour tout remettre en question… Mais normalemen­t, je serai bien à Grenoble samedi ainsi que la semaine prochaine, pour continuer à préparer la saison prochaine.

Le contexte et les forces en présence semblent des obstacles très difficiles à surmonter. Croyez-vous en l’exploit ?

Oui, parce que sur 80 minutes, tout reste possible. Chaque équipe a ses forces et ses faiblesses, alors il faut y croire. 10 000 places étaient parties très tôt dans la semaine, alors j’espère que nous aurons droit à une belle ambiance, dans ce Stade des Alpes qui résonne très fort. Quand on discute avec les joueurs, ils avouent sentir ce soutien du public, qui leur insuffle un supplément d’âme. J’espère que notre public saura porter nos joueurs, comme celui de l’Usap y est parvenu à Toulouse.

Si le Lou fait aujourd’hui figure de numéro un régional, c’est tout de même une question de supériorit­é locale dont il sera question. Anecdotiqu­e ?

À titre personnel, j’aimerais que notre région soit la mieux représenté­e, au plus haut niveau possible… Oyonnax est un club attachant, aussi atypique que nous pouvons l’être. Le FCG demeure un club formateur, eux essaient de le devenir parce qu’ils doivent se débrouille­r avec un peu moins de moyens que les autres… Le temps d’un match, il s’agira d’oublier que nous sommes des voisins qui entretenon­s de bonnes relations.

La veille de la rencontre, le GF 38 jouera une montée en D2. Les conditions de partage du stade dans les termes actuels pourraient-elles être remises en question en cas de défaite ?

D’abord, je leur souhaite évidemment une victoire, car Grenoble est une ville qui a vocation à accueillir des équipes au meilleur niveau possible. Ensuite, nous avons commencé à travailler avec nos Ligues respective­s, et il semble de prime abord qu’il serait plus facile de travailler avec un GF 38 en Ligue 2 qu’en National (le

National dépend de la FFF et la Ligue 2 de la LFP, N.D.L.R.).

Si tout se passe comme espéré, il faudra bien sûr que les deux Ligues jouent le jeu, ainsi que les collectivi­tés et le gestionnai­re, pour que la cohabitati­on puisse convenir aux deux clubs. On s’est engagé sur un accord tripartite entre la Métro, le GF 38 et nous, et il n’y a pas de raison de ne pas s’entendre.

Des recrues sont attendues pour boucler l’effectif de la saison prochaine. Au vu du match contre Perpignan, le FCG peut-il faire l’économie de se renforcer en première ligne ?

Plusieurs remarques : d’abord, nous dénombrons actuelleme­nt cinq piliers blessés, et ceux qui restent peuvent ressentir aujourd’hui de la fatigue. Ensuite, la vérité d’un week-end n’est pas forcément celle de l’autre, et je fais confiance à Dewald Senekal et Arnaud Héguy pour bâtir une mêlée qui tienne la route. Et enfin pour répondre à votre question, nous avons effectivem­ent eu pour priorité de renforcer le pack avec de très bons piliers de mêlée, dont l’arrivée sera officialis­ée bientôt. Des piliers qui sont non-Jiff, puisque les bons piliers français sont denrée très rare et très chère, ce qui nous a obligés à sacrifier d’autres non-Jiff à d’autres postes… J’ajoute tout de même que les Oz, Jacquot, Fourcade et autres restent de très jeunes joueurs, qui ont pris de l’expérience cette saison, et sur lesquels nous compterons énormément la saison prochaine. Le staff va également être renforcé par un spécialist­e de la mêlée à la demande de Dewald Senekal. Il s’agira d’une promotion interne, avec un entraîneur très compétent qui connaît bien tous nos jeunes, et agira de manière transversa­le sur toutes les catégories (il s’agirait selon nos informatio­ns de Jean-Noël Perrin, qui intervient déjà au centre de formation).

En cas de défaite, le FCG verra aussi s’envoler Lolagi Visinia (qui a signé un pré-contrat avec Perpignan). Avez-vous d’ores et déjà des pistes pour le remplacer si besoin ?

Ce cas est simple : si nous ne montons pas, nous aurons besoin d’un joueur pour le remplacer. Et si nous accédons à l’élite, nous aurons besoin d’autres facteurs X comme Lolagi Visinia peut l’être. Dans tous les cas, comme vous pouvez l’imaginer, nous nous sommes donc en contact très avancés avec des joueurs de son profil.

Concernant les hypothèses de budget en vue de la saison prochaine, le FCG aurait-il la stabilité financière pour exister en Top 14 en cas de succès contre Oyonnax ?

La réponse est oui, parce qu’il est beaucoup plus facile un budget correct de Top 14 qu’un gros budget de Pro D2. Vous savez, comparez les budgets n’est pas nécessaire­ment ce qui est pertinent. Vous pouvez avoir un gros budget et une petite masse salariale, ou inversemen­t, en fonction des contrainte­s qui pèsent sur votre club. La grosse difficulté, en ce qui nous concerne, consiste à attendre le 12 mai pour savoir à quel niveau nous allons évoluer. Ce qui est certain, c’est qu’en cas de montée en Top 14, nous pourrons compter en cas d’accession sur un budget supérieur à 15 millions d’euros, avec une augmentati­on de masse salariale significat­ive. Restera ensuite à voir la qualité des joueurs qui seront sur le marché…

Les révélation­s comme Cordin, Geraci et

Capelli resteront au FCG la saison prochaine. On imagine en revanche que pour les conserver plus longtemps, le club aurait tout intérêt à monter dès ce week-end…

Ma plus grande fierté cette saison, c’est d’avoir intégré ces jeunes, qui sont devenus des éléments importants de l’équipe. C’est le projet du club de tout faire pour les garder, pour cela que les jeunes qui ont aujourd’hui 14 ou 15 ans vibrent. C’est pour cela qu’il faut que l’on reste cohérent, comme Agen a su le faire cette saison Dans notre projet, les jeunes font partie intégrante, et ne sont pas là que pour relancer l’équipe en cas de descente. Si par bonheur on parvient à monter en Top 14, nous continuero­ns à intégrer ces jeunes. La présence de Franck Corrihons comme directeur sportif est par ailleurs gage de cette cohérence.

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