Chassé-croisé
LES DEUX ENTRAÎNEURS SPÉCIALISTES DE L’ATTAQUE ÉTAIENT DANS LE CAMP ADVERSE LA SAISON PASSÉE.
Ce n’est pas courant. Stéphane Glas, l’entraîneur des arrières isérois, et Mike Prendergast, le spécialiste de l’attaque oyonnaxienne, étaient dans le camp opposé la saison passée. Pendant que l’ancien centre international participait à la reconquête du Top 14 avec la formation du Haut-Bugey, celui qui avait effectué ses débuts en France comme demi de mêlée à Bourgoin, enchaînait sa quatrième saison dans le staff isérois. Leurs routes se sont croisées avec de nouveaux objectifs, permettre à Grenoble de retrouver le Top 14 pour Stéphane Glas, contribuer au maintien d’Oyonnax au sommet de la hiérarchie pour Mike Prendergast. Des objectifs qui, pour les deux camps, seront au coeur de l’ultime rendez-vous de la saison. Le barrage de ce samedi, qui pourrait marquer l’épilogue de ce chassé-croisé, va replacer chacun face à son ancien club, avec sans nul doute une petite dose d’émotion, mais certainement aussi une motivation supplémentaire. On peut se douter que le vrai défi pour les deux spécialistes du jeu offensif sera de parvenir à surprendre l’autre, chacun connaissant bien le système de jeu de l’adversaire.
POINTS DE SIMILITUDES
Observateur averti, Adrien Buononato, qui a passé une saison aux côtés de chacun des deux protagonistes, trouve d’emblée un point de similitude entre le jeu mis en place à Grenoble par Stéphane Glas et celui que Mike Prendergast a développé à Oyonnax. « Aucune des deux équipes ne cherche à s’appuyer sur un jeu d’occupation. Dans les deux camps, le jeu proposé a pour première base la possession. » Si l’évidence s’impose, il serait trompeur de penser qu’après le travail de fond mené durant les dernières saisons à Grenoble par Mike Prendergast les formes d’animation offensives sont les mêmes en Isère et dans le Haut-Bugey. « En une saison, Stéphane a mis sa patte sur le jeu de Grenoble, assure Buononato. Ce que proposent les Grenoblois se rapproche un peu de ce que nous faisions la saison passée, avec des cellules de trois joueurs positionnés sur la largeur. Mike, de son côté, n’a pas simplement transposé à Oyonnax ce qu’il faisait à Grenoble. La forme de rugby a été adaptée à notre terrain, à nos joueurs. Nous n’avons pas le même paquet d’avants que celui dont disposait Grenoble la saison passée. Il y a peut-être aussi plus d’alternances dans le jeu que nous proposons cette saison. » Il y a aussi du côté oyonnaxien, dans un système de jeu établi et travaillé, cet électron libre qu’est Benjamin Botica, toujours prêt à accommoder à sa façon telle ou telle combinaison… avec là aussi un pendant isérois aux yeux du directeur sportif de l’USO « Stéphane dispose lui aussi d’un dix très intéressant. »
Stéphane Glas d’un côté, Mike Prendergast de l’autre savent que dans ce duel en forme de retrouvailles le moindre détail peut compter.