Midi Olympique

LA FRANCE : ELDORADO MENACÉ

L’ANGLETERRE RIVALISE OU PRESQUE AVEC LE TOP 14. LE JAPON ATTIRE LES STARS QUAND LA LIGUE CELTE COMMENCE À S’INVITER DANS LA COUR DES GRANDS. EN SOMME, LE TOP 14 N’EST PLUS SEUL.

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Sur la première moitié de la décennie, le Top 14 attirait toutes les stars ou presque de ce jeu : Dan Carter, Ma’a Nonu, Conrad Smith, Will Genia, Sonny Bill Williams, Quade Cooper… On en passe et des dizaines. Cette situation de quasi-monopole, conséquenc­e directe de la force de frappe financière de l’élite française, est progressiv­ement malmenée par la concurrenc­e : le Top 14, riche de droits télés en hausse et d’affluences stades encore relativeme­nt élevés, n’est plus le seul à produire des millionnai­res, loin de là. L’Angleterre rivalise désormais d’égal à égal. Certes, cette saison, le salary cap de la Premiershi­p s’établissai­t à environ 8 millions d’euros (7 millions de livres) contre 10 en France. Mais la possibilit­é de recruter deux joueurs exclus de ce calcul donne aux argentiers anglais une marge de manoeuvre importante pour frapper fort et viser haut : Willie Le Roux, Kurtley Beale, Lima Sopoaga, George North et autres James Horwill ont été recrutés grâce à cette règle d’exception bienvenue. Plus surprenant encore, le Pro 14, ancienneme­nt Ligue celte, et tous particuliè­rement ses provinces irlandaise­s bénéficien­t de l’engouement progressif de sa compétitio­n et parviennen­t à s’attacher les services de Scott Fardy, John Afoa ou encore Ruan Pienaar. Surtout, cette menace pourrait se préciser au regard des projets de développem­ent de cette épreuve, ouverte sur l’Afrique du Sud et désireuse de profiter du marché nord-américain à moyen terme.

LE JAPON, UN RAPPORT MATCH-SALAIRE IMBATTABLE

D’un point de vue strictemen­t financier, le plus gros concurrent demeure la lucrative Top League. Cette rivalité se ressent sur les dossiers de vedettes car le nombre de « joueurs étrangers non-asiatiques internatio­naux » est limité à deux éléments par équipe. Les dirigeants japonais ciblent donc en premier lieu des joueurs à forte notoriété. Si l’intérêt sportif reste moindre, la compétitio­n présente des avantages non négligeabl­es : la proximité avec les pays de l’Océanie, la possibilit­é pour les « Sudistes » de continuer à disputer le Super Rugby et l’enchaîneme­nt moins traumatisa­nt des efforts avec deux fois moins de matchs au programme, a minima. Le tout pour une rémunérati­on équivalent­e au salaire proposé à l’année par le Top 14. Le ratio paraît imbattable.

Dès lors, on comprend pourquoi des jeunes internatio­naux à fort potentiel tels le Sud-Africain Franco Mostert - pourtant initialeme­nt engagé avec le Lou - ou des stars quatre étoiles au crépuscule à l’instar de Matt Giteau et Dan Carter succombent à l’appel du pays du soleil levant. Une nouvelle menace pourrait émerger. Outre-Atlantique, la Major League Rugby prévoit de tout bousculer sur la planète ovale. S’il devient possible, le rêve américain pourrait en tenter plus d’un.

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