Peuvent-ils se relever ?
Après la rencontre, Laurent Travers n’a pas souhaité prendre la parole, comme il le fait traditionnellement, pour débriefer la performance globale de ses joueurs. Dans les vestiaires de San Mamès, seul le président Lorenzetti s’est donc fendu d’un bref discours, assurant à ses hommes qu’ils pouvaient être fiers de ce qu’ils avaient montré face au Leinster. Dans la nuit de samedi à dimanche, Travers nous confiait à ce sujet : « Je ne voulais pas que mes mots soient mal interprétés. Alors, je leur ai simplement dit : « Prenez quarante-huit heures pour vous vider la tête, les gars. On en reparle lundi soir. » Le coup est dur mais nous ne sommes pas morts. Nous allons nous relever. » En 2016, les Franciliens étaient parvenus à se remobiliser après l’échec en finale face aux Saracens (21-9) pour terminer la saison en trombe, par une victoire au Camp Nou de Barcelone. Dix ans plus tôt, les Biarrots avaient mordu la poussière contre le Munster au Millennium avant de devenir champion de France, passant près de quarante points au Stade toulousain… « Il y aura énormément de frustration dans les jours à venir, soufflait Henry Chavancy à Bilbao. Mais on va s’en servir comme d’une force, d’un levier, pour tenter de remporter le Bouclier de Brennus. Le groupe est fort. Il peut se relever de ce genre de déception. » En début de saison, le Racing avait abordé la Champions Cup avec en tête ce credo : offrir à Dan Carter le seul titre qu’il n’avait jamais remporté. Maintenant que cette idée force n’est plus en mesure de booster leur groupe, sur quels ressorts psychologiques les deux Laurent joueront-ils ?