Midi Olympique

LE FCG ET LES MAGICIENS D’OZ

HUMILIÉE LA SEMAINE DERNIÈRE PAR L’USAP, LA MÊLÉE ISÉROISE A SU GARDER CONFIANCE ET TROUVER EN MOINS D’UNE SEMAINE LES RESSOURCES POUR SE TRANSCENDE­R, À L’IMAGE DE SON PILIER DROIT ALI OZ.

- Magique, tout simplement. N. Z.

No scrum, no win. L’adage est éternel, et le FCG a encore pu le vérifier samedi. Non pas que ces derniers aient roulé sur Oyonnax, tant s’en faut. Mais les Isérois ont su conserver leurs ballons pour lancer le jeu, ce qui était déjà le jour et la nuit par rapport à la semaine dernière. Une sérénité qui a incontesta­blement mis un coup au moral des Oyomen, qui escomptaie­nt probableme­nt faire mal au FCG dans ce secteur… Le plus remarquabl­e, dans l’histoire ? C’est que, six petits jours après avoir été emportée, c’est la même première ligne qui était à l’ouvrage. Un choix fort de l’entraîneur Dewald Senekal, assurément payant. « Après la finale, il n’y avait finalement pas beaucoup de questions à se poser, soufflait-il. Parce que l’Usap présente une très bonne mêlée, où Perry Freshwater effectue un travail remarquabl­e. Mais j’étais certain que mes joueurs allaient trouver les ressources pour rebondir. » Des certitudes forgées bien en amont dans la saison, lors de la dernière semaine de relâche, presque deux mois plus tôt. « J’avais insisté auprès de Pierre Mignoni pour que nous puissions travailler en opposition avec Lyon, il avait finalement accepté. Ce jour-là, nous avons constaté que nous n’étions pas ridicules face à une très bonne mêlée du Top 14. C’est pourquoi j’avais confiance en mes joueurs, et je voulais transmettr­e cette confiance à mon groupe. On n’a pas modifié grand-chose, juste un ou deux petits détails au moment du talonnage. »

SENEKAL : « JE NE ME VOYAIS PAS LE SORTIR DE L’ÉQUIPE »

Un travail d’artisan, réalisé sous la houlette d’Arnaud Héguy, dans l’optique de digérer très vite le ballon dans les mains de Dylan Hayes, lequel alternait au poste de numéro 8 avec Loïc Godener sur les phases offensives. « Même en ne nous entraînant qu’à très basse intensité, nous avons réussi à solutionne­r certains problèmes, souriait le deuxième ligne Mickaël Capelli, appelé à renforcer l’axe droit de la mêlée. On a surtout beaucoup parlé. Il y avait de la stratégie, de l’humain. On ne pouvait pas rester làdessus. Le profil de l’adversaire nous allait bien, je pense. Le Pro D2, c’est un championna­t où il y a un peu plus de vice, de roublardis­e…

Le Top 14 propose un rugby plus propre et dans l’optique de la mêlée, on se disait que cela pouvait jouer en notre faveur. On attendait la première mêlée avec impatience et par chance, elle est arrivée très vite. Dès l’impact, je nous ai bien sentis en place. Ali ne bougeait pas. » Ali, c’est Ali Oz, bien sûr. Sorti du terrain dès la mi-temps la semaine dernière, mais encore titulaire pour ce match de la mort,

ainsi que l’assumait Dewald Senekal. « Si Ali a souffert contre l’Usap, c’est aussi parce que certains positionne­ments de Forletta étaient questionna­bles, qui a tout de même eu le mérite de ne pas se faire prendre… C’est vrai que pour moi, la facilité aurait peutêtre été de relancer Dayna Edwards, qui a déjà beaucoup donné pour ce club. Mais on a énormément bossé avec Ali cette saison. C’est un pilier jeune, qui n’a que 22 ans et est encore loin d’être un produit fini. Mais il a engrangé énormément d’expérience cette saison, et je ne me voyais pas le sortir de l’équipe. »

« LA SEMAINE DERNIÈRE, JE PASSAIS POUR UN NUL… »

Une marque de confiance qui a évidemment touché l’intéressé,

au point de le confier dans les colonnes du Dauphiné. « Après Perpignan, je savais qu’il ne fallait pas que je m’enterre trop longtemps, que je me remobilise. Je n’avais pas le droit à l’erreur. Dewald nous a fait confiance, et ça, ça aide énormément. » Au point de livrer une prestation titanesque, solide en mêlée mais surtout d’une énorme activité dans le jeu, avec un essai en force en prime, qui le vit rouler à lui seul sur Botica et Elliot. Excusez du peu… « Ali, il nous a bluffés toute la saison, souriait Capelli. C’est un garçon bosseur, travailleu­r. Il pèse 140 kg mais dans le jeu il reste actif, porte les ballons, travaille en défense. Pour un gonze qui se disait au bout du rouleau la semaine dernière, il a encore sorti un drôle de match. » Au point de sortir peu à l’heure de jeu, sous une standing-ovation du Stade des Alpes. « Quand je sors du terrain, le public se

lève et scande mon nom, savourait Oz. J’en ai eu les frissons, envie de pleurer. C’est un truc indescript­ible… La semaine dernière, je passais pour un nul et là, les gens m’applaudiss­aient. Ils étaient heureux, et moi aussi. »

 ?? Icon Sport ?? À 22 ans , Ali Oz a livré une prestation titnaesque face aux Oyomens. Auteur d’un essai à la 32e minute et est sorti sous une standing-ovation du Stade des Alpes. Photo
Icon Sport À 22 ans , Ali Oz a livré une prestation titnaesque face aux Oyomens. Auteur d’un essai à la 32e minute et est sorti sous une standing-ovation du Stade des Alpes. Photo

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