Midi Olympique

SANS DÉFENSE SOUS LA PRESSION

FACE À L’ENJEU, LES OYONNAXIEN­S N’ONT PAS RÉPONDU PRÉSENTS… UN DÉFAUT DÉJÀ CONSTATÉ.

- J.-P. D.

Le score est lourd, à la hauteur de la désillusio­n connue par l’équipe du Haut-Bugey. Son directeur sportif, Adrien Buononato n’hésite d’ailleurs pas à parler d’humiliatio­n, tout en posant une certitude « ce match ne nous ressemble pas. C’est la première chose que j’ai dite aux joueurs. C’est dur de perdre sur l’enthousias­me, c’est ce qui nous a porté, fait vivre et fait vibrer durant toute la saison. Ce qui nous a permis de faire tomber de grosses équipes ». Ce point noir, Thierry Emin, le président oyonnaxien, le dénonce lui aussi : « Les Grenoblois avaient très bien préparé ce match et ils ont joué comme nous avons l’habitude de le faire. Nous avons été pris sur ce qui cette saison a fait notre force, le dynamisme, l’envie, l’engagement, la possession. » Le constat est amer, mais il correspond à la réalité d’un match que les Oyonnaxien­s n’ont pas su prendre par le bon bout. La peur de perdre aurait-elle été plus forte que l’envie de gagner ? Cette menace de relégation qui planait depuis le début de saison et que les Oyonnaxien­s avaient su mettre en suspens, à défaut de pouvoir l’écarter, aurait-elle soudain été trop lourde à supporter ? Thierry Emin n’écarte pas l’hypothèse et il souligne même une réalité qui aurait tendance à l’accréditer : « Quand nous nous retrouvons en milieu hostile, face à un gros enjeu, nous ne savons pas gérer. » Le parcours de son équipe cette saison valide pleinement l’analyse.

RENDEZ-VOUS MANQUÉ

À Grenoble, avec un écart de 25 points, Oyonnax a subi l’une de ses plus importante­s défaites de la saison. Le parallèle ! Il peut être tiré avec un autre rendez-vous manqué de la saison, tant dans l’issue de la confrontat­ion que dans son déroulemen­t. Le 7 avril dernier Oyonnax avait eu droit à un premier rendez-vous avec son destin, à Agen, avec comme enjeu un pas vers le maintien. Oyonnax était alors passé à travers (36-21), après avoir encaissé deux essais dans les premières minutes de jeu. À Grenoble aussi, les deux essais encaissés dans l’entame ont également pesé lourd. « On se retrouve dans une situation d’essai qui peut nous permettre de prendre un gros ascendant. Nous perdons la balle et sur le turnover nous encaissons un essai, puis un autre sur un second ballon perdu », retrace Adrien Buononato. Le double échec renvoie à ce qui a sans doute été le gros défaut oyonnaxien cette saison, la défense. Un chiffre résume cette carence, celui des 101 essais encaissés cette saison. Grenoble, pour souffler sa place en Top 14 à Oyonnax, a su appuyer là où cela fait mal en mettant sous pression, avec l’appui de son public, une équipe en peine de supporter le poids de l’enjeu, et en tenant l’option du jeu pour mieux la déstabilis­er.

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Photo Icon Sport Les deux essais de Daniel Ikpefan n’auront pu rien faire face aux éclairs grenoblois.

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