LA PATIENCE RÉCOMPENSÉE
AIX-LES-BAINS - HONNEUR APRÈS AVOIR FLIRTÉ AVEC LA MONTÉE EN FÉDÉRALE 3 CES DERNIÈRES SAISONS, AIX-LES-BAINS A ENFIN DÉCROCHÉ LE TITRE DE CHAMPION HONNEUR DES ALPES ET VALIDER SON BILLET POUR L’ÉTAGE SUPÉRIEUR.
Aix-les-Bains est de retour. Après de longues saisons en Honneur ou Promotion Honneur, le FC Aix-les-Bains jouera la saison prochaine en Fédérale 3, grâce au bouclier décroché contre Thonon, au terme d’une belle finale. Depuis quelques années, il flirtait avec l’accession mais semblait finalement de plus en plus s’en éloigner. En 2015, il avait échoué en finale. En 2016, il s’était incliné en demi-finale contre Saint-Marcellin. La saison dernière, le club n’avait pas réussi à se qualifier, terminant aux portes de demi-finales, à la cinquième place. « Sur le papier, l’équipe était peut-être plus forte la saison dernière, juge le président, Patrick Mehidi. Mais il y a eu une bonne alchimie. » « Les gars ont adhéré, se réjouit Gérald Pery, entraîneur de l’équipe avec Selim Ben Mehdi. C’est une très bonne année. Nous aurions signé tout de suite pour la montée. »
Il reste maintenant à installer Aix-lesBains en Fédérale. Sans reproduire les erreurs du passé. Alors que plusieurs clubs des Alpes ont été épinglés, le club savoyard a longtemps payé les erreurs du passé. Président depuis deux ans, après le départ de Denis Pegaz, qui a pris les rênes du comité de Savoie, Patrick Mehidi a conscience d’être arrivé au bon moment. « Avec le titre de la réserve décroché en 2017, ça fait deux titres en deux ans, sourit-il. Denis est parti, mais l’équipe est restée en place. Nous travaillons dans la continuité. C’est aussi le succès de Denis qui a travaillé pendant des années. À force de se cogner la tête au plafond, on finit par le transpercer. » Mais il y a encore du travail pour passer le reste du corps et prendre pied à l’étage supérieur. Ancien responsable de l’école de rugby, Patrick Mehidi n’affiche pas d’ambitions démesurées : « Nous pouvons faire venir de joueurs très forts et très chers et mettre du temps à s’en remettre, remarque le dirigeant. Une équipe une ne peut pas aller sans une école de rugby puissante. Un club doit marcher sur toutes ses jambes. Et nous voulons accueillir tous les gamins, y compris ceux qui n’ont pas l’esprit compétitif et veulent juste s’entraîner. Ce n’est pas une tare de ne pas avoir envie d’être un compétiteur dans le rugby. »
Le dirigeant met en avant la logique de plaisir, essentiel dans une ville où la compétition est égale, voire supérieur à de
grandes agglomérations. Entre les sports d’eau l’été sur le lac du Bourget, les sports d’hiver, ou la concurrence du basket, dont l’équipe fanion, Aix-Maurienne, évolue en Pro B - l’équivalent du Pro D2 - trouver et fidéliser des gamins n’est pas gagné d’avance. Mais le club y parvient, avec une école de rugby qui fait le plein. Et un événement, le challenge GérardBontron, qui ne désemplit pas, avec la présence sur le pré aixois près de 1 800 gamins, dimanche 6 mai. « Si on ne propose aux gamins de s’éclater, comment les garder ? s’interroge le président. On va essayer de s’installer en Fédérale 3, en produisant du jeu. »