Midi Olympique

« J’ai vécu un rêve »

UN AN APRÈS AVOIR PARTICIPÉ À KOH-LANTA, LA PÉRIGOURDI­NE A RÉALISÉ L’UN DE SES SOUHAITS LES PLUS CHERS.

- Propos recueillis par G.P.

À quand remonte votre souhait de jouer au côté de votre fille Romane ?

C’était il y a 13 ans, Romane venait d’entrer à l’école de rugby, elle avait cinq ans. Au fur et à mesure qu’elle grandissai­t j’ai pu entrevoir ce rêve mais cela dépendait aussi de mon évolution. Quand elle est entrée en pôle à Issoire j’ai décidé de rejoindre le club de Brive (mon origine) pour la rejoindre dans sa dernière année de cadettes. Elle a eu 18 ans en avril et le souhait a pu se réaliser.

Quel était le contexte du premier match ?

Il s’agissait d’un match à enjeu, le 1/8e de finale national de Fédérale 2. Je jouais en 8 et elle était remplaçant­e en première et troisième ligne grâce à sa polyvalenc­e. Elle est entrée en jeu au bout de 25 minutes, en pilier droit, 3e ligne puis pilier gauche. Elle est mobile, puissante et endurante des qualités qui intéressen­t deux clubs de l’élite.

Qu’avez-vous ressenti ?

Cela a été un mélange de sentiments étranges. En début de saison nous avons rêvé toutes les deux de soulever un bouclier. Mais cette rencontre c’était aussi l’accompliss­ement de l’éducatrice. Nous avons vécu des moments d’émotions très fortes, c’était extraordin­aire, magique. Dans le vestiaire on s’est occupé l’une de l’autre et sur le terrain elle ne savait pas si elle devait m’appeler maman ou Sandrine. Je reconnais que j’ai beaucoup de chance d’avoir pu vivre ces moments, peu peuvent ressentir ces sentiments.

Et maintenant ?

C’était cette année ou jamais car elle va partir dans un club de l’élite et c’est frustrant de se dire que l’aventure ne peut pas continuer. Pour Romane les portes s’ouvrent, pour moi l’aventure touche à sa fin. Je me sens toujours capable de jouer mais physiqueme­nt, à près de 45 ans, ça peut s’arrêter d’un coup. Ça nécessite beaucoup de sacrifices. Je me laisse le temps de la réflexion, il faut que j’installe Romane dans sa nouvelle vie, son nouveau club. C’est certain, je ne jouerai pas à Brive.

Avez-vous un autre défi à relever ?

Oui et il m’excite beaucoup. À partir du 31 mai je vais être en stage pour ensuite rallier, avec un équipage féminin, Dublin à Bordeaux à bord du Trois-mâts Le Belem, dernier grand voilier français et navire école. Nous accosteron­s à Bordeaux le 14 juin durant la fête du vin et du fleuve. Après Koh Lanta, après avoir joué avec ma fille, j’ai très envie de vivre ce nouveau challenge.

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Sandrine Dubourdy (à gauche) et sa fille Romane Mongis ont vécu une expérience inoubliabl­e.

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