Midi Olympique

« DOUBLE BANG » TRIPLE IMPACT

CONÇUES DANS LE BUT D’AVANCER DANS LES ZONES PROCHES DES RUCKS TOUT EN ASSURANT LA CONSERVATI­ON DU BALLON, LES PERCUSSION­S À DEUX DEMEURENT SURTOUT LE MEILLEUR MOYEN DE RELANCER LE JEU APRÈS UN TEMPS LENT.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Comment relancer le jeu efficaceme­nt après des sorties de balle ralenties ? La question est éternelle, et préoccupe les technicien­s de tout poil depuis la nuit des temps, qui ont plus ou moins tout essayé. Reste qu’au final, ce sont toujours vers les bonnes vieilles méthodes que l’on se retourne généraleme­nt, en cherchant à générer de l’avancée dans les zones proches du ruck. Et pour ce faire, les méthodes peuvent varier.…

On a ainsi vu régulièrem­ent cette saison les Clermontoi­s chercher à innover, en utilisant leurs ailiers pour effectuer des « unedeux » avec leur demi de mêlée pour utiliser les appuis de ces derniers face à des joueurs « lourds », supposés moins mobiles (les fameux « mismatchs » opposant un trois-quarts à un avant, dans le sabir du rugby moderne…). On a également pu observer des équipes chercher à singer la tactique mise au point par les Chiefs dans le Super rugby, avec un avant effectuant une feinte de pick and go pour déstabilis­er la défense, et mieux servir un joueur arrivant dans l’axe du ruck. Des stratégies qui avaient certes le mérite de la recherche et de l’originalit­é, mais pas forcément d’une efficacité supérieure.

L’EXCÈS DE LA « CATAPULTE SUD-AFRICAINE »

Voilà pourquoi, dans la majeure partie des cas, la meilleure solution demeure le « double bang » que les meilleures équipes européenne­s (à commencer par les Irlandaise­s, de la sélection nationale aux provinces) maîtrisent sur le bout des doigts. En clair ? Il s’agit d’aller percuter à deux, en effectuant une pré-liaison au moment de l’impact, pour dominer la collision face à des défenseurs qui, eux aussi, évoluent souvent à deux dans ce genre de situation. « Percuter à deux joueurs permet non seulement de dominer la collision et d’avancer davantage à l’impact que si on percutait tout seul, mais surtout d’assurer quasiment à coup sûr la conservati­on du ballon en empêchant toute possibilit­é de contest par

l’adversaire, nous confiait voilà quelques mois l’entraîneur irlandais de Newport Bernard Jackman. Lorsque le porteur de balle passe au sol, son partenaire qui est lié derrière lui peut immédiatem­ent se mettre en opposition au-dessus du ballon. Le gros écueil qu’il s’agit d’éviter, c’est de ne pas maîtriser son geste et de perdre ses appuis, ce qui peut inciter l’arbitre à siffler un plongeon dans le ruck. Également de « sceller » le ballon au sol, ce qui est passible de pénalité. » Une méthode efficace, que les Sud-Africains avaient cherché à faire évoluer ces dernières années, en catapultan­t littéralem­ent leur partenaire porteur du ballon sur les défenseurs. Pratique que l’on retrouve encore à la marge sur les terrains de Top 14, de moins en moins toutefois. « Cette « catapulte » est tout à fait légale, mais très dangereuse, jugeait Jackman. Je pense qu’il faudrait légiférer à ce sujet très vite, car si cette pratique continue à se répandre, il n’y aura bientôt plus de limites… » Les commotions cérébrales constituan­t un enjeu majeur du rugby moderne, on ne peut évidemment que souscrire…

 ?? Photos DR ?? Qu’il s’agisse d’une réception de balle en tant que premier attaquant (avec ci-dessus les Racingmen Ole Avei et Ben Tamifuna, à gauche) ou d’un simple départ en pick and go (avec les Montpellié­rains Bismarck Du Plessis, Louis Picamoles et Mikheil...
Photos DR Qu’il s’agisse d’une réception de balle en tant que premier attaquant (avec ci-dessus les Racingmen Ole Avei et Ben Tamifuna, à gauche) ou d’un simple départ en pick and go (avec les Montpellié­rains Bismarck Du Plessis, Louis Picamoles et Mikheil...
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