Midi Olympique

« Lorsque c’est possible de jouer debout, il faut le faire »

- Propos recueillis par N. Z.

Quel est le premier intérêt de ces percussion­s à deux ou « double bangs » qu’on retrouve de plus en plus régulièrem­ent ?

Les doubles percussion­s présentent l’intérêt d’amener une certaine solidité à l’impact, notamment pour les équipes qui manquent de joueurs pénétrants. Après un temps lent, lorsque la défense est bien en place et qu’il faut redonner de la vitesse au mouvement, il n’y a pas vraiment d’autre choix que d’attaquer les zones proches des rucks. Sauf que les défenseurs le savent bien, qui s’organisent pour contester le ballon. Les « double bangs » constituen­t ainsi une bonne solution pour remporter la collision, et surtout prévenir toute tentative de grattage de la part de l’adversaire, puisqu’on ne laisse pas aux défenseurs le temps matériel de venir contester le ballon. Du moins, c’est l’idée…

Au-delà de celui du porteur de balle, on imagine qu’un rôle tout aussi essentiel est joué par le soutien immédiat…

Le rôle du soutien est évidemment crucial, qu’il s’agisse d’un pick and go ou d’une relance de jeu debout. La première chose, en ce qui le concerne, c’est d’abord de ne pas gêner la course du porteur du ballon. S’il se trouve trop collé ou lié, il peut même le ralentir et donc le rendre moins efficace. Il faut donc trouver le bon compromis entre proximité et efficacité. À ce sujet, on assiste également assez souvent à des situations où le soutien donne carrément de l’élan au porteur de balle en le projetant sur la défense, mais je ne suis pas fanatique de cette méthode. Parce qu’elle peut être dangereuse aussi bien pour l’attaquant que pour les défenseurs, sachant que le porteur de balle ne maîtrise pas sa course.

Ces attitudes de collision à deux ne sont-elles toutefois pas réductrice­s, dans le sens où elles ne laissent pas vraiment de place à autre chose que du défi frontal ?

Ce que je dis à mes joueurs, c’est que s’il est possible de jouer debout, il faut le faire. Ce n’est pas parce que lorsqu’on prépare une double percussion qu’il faut viser les défenseurs frontaleme­nt, au contraire… Qu’on soit seul ou à deux, on avance toujours plus en visant les épaules faibles ou les mini-intervalle­s… Et sans parler de passer les bras au contact, ces formes de jeu peuvent permettre, par exemple, de créer un ballon porté dans le jeu courant, si le porteur de balle arrive à tenir debout et à se retourner. Cela peut s’avérer intéressan­t. En revanche, en cas de passage par le sol, c’est toujours la même chose : le porteur est responsabl­e du ballon, le soutien de sa protection. En étant lié à son partenaire et donc très proche, on peut parvenir à passer rapidement pardessus le ballon, donc à empêcher la défense de le contester. L’écueil qu’il faut éviter pour le soutien, c’est d’être entraîné au sol par la chute de son partenaire, et être sanctionné pour protection illicite.

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