25 MILLIONS POUR LES AMATEURS
LA FÉDÉRATION ET LA LIGUE DEVRAIENT DANS LES TOUTES PROCHAINES SEMAINES, SIGNER UN ACCORD SUR LA CONVENTION QUI LIERA LES DEUX INSTANCES JUSQU’EN 2023. IMPENSABLE, IL Y A ENCORE QUELQUES MOIS.
Compte tenu du contexte houleux des derniers mois, cela peut ressembler à un mirage. C’est bel et bien la réalité, du moins cela le deviendra dans les jours à venir quand l’accord sera officialisé... Les représentants de la FFR et de la LNR se sont quittés tout sourire il y a une dizaine de jours, lors de leur dernière réunion. Mieux, ils sont tombés d’accord sur l’élaboration et la rédaction de la convention entre les deux instances, qui régira leur rapport et le rugby français pour la période 2018-2023. De chaque côté, on a fait plusieurs pas en direction de l’autre camp. Fédération et Ligue ont cherché et trouvé le meilleur compromis pour « vivre ensemble et dans l’intérêt supérieur du rugby français et de l’équipe de France ». Selon l’un des participants ayant participé à l’une des six réunions plénières qui se sont tenues durant ce printemps, « on a appris à se connaître et on a cherché à travailler sur ce qui nous rapprochait ». Au final, un accord inédit qui doit être encore validé par les deux assemblées générales, en juin prochain. Il marque une véritable avancée pour notre sport. Tout d’abord, sur le volet financier, la LNR s’engage à maintenir le versement de 25 millions d’euros sur cinq ans à la FFR (soit un peu plus de 5 millions par an), grâce à un nouveau partage de ses recettes. Somme que la Fédération destinera au monde amateur. Ainsi, indirectement, les professionnels vont participer au financement du recrutement des 200 Cadres Techniques de Club, ces techniciens qui seront chargés de former les éducateurs dans tous les petits clubs, mais aussi les aider à animer les séances. De son côté, la FFR s’est engagée noir sur blanc à ne pas venir polluer l’actuel calendrier des compétitions. En clair, il n’y aura plus de quatrième match (même lucratif) lors des tests de novembre, ni de rencontre supplémentaire négociée de gré à gré avec les autres fédérations. Cela permet au Top 14 de garder sa visibilité et de limiter dans la saison le nombre de doublons. De même, la Fédération ne lorgnera plus sur les droits TV de la LNR.
LE DÉVELOPPEMENT DU VII
En matière de mise à disposition des internationaux, chaque camp a convenu que le fonctionnement actuel suffisait dans son ensemble et qu’il convenait de l’amender à la marge ; dans le document à parapher par les deux institutions, le rôle du sélectionneur se retrouve renforcé en matière de gestion des joueurs. L’actuel patron des Bleus livrera avant de partir en NouvelleZélande sa liste de 40 joueurs dits protégés et qui bénéficieront d’une intersaison de 10 semaines ; une préparation physique réalisée par les clubs, et de 25 joueurs dits en développement, qui ne bénéficieront pas des mêmes aménagements.
Elle prend en compte aussi le développement du rugby à VII. La Ligue a obtenu l’organisation, si elle doit être mise en place d’un championnat national de rugby à VII professionnel. Il s’agit pour les deux instances d’étendre la pratique de ce sport olympique et en fort développement au monde professionnel. Ainsi, le sélectionneur du VII pourra à partir de la saison prochaine piocher un joueur par club de Top 14 pour faire sa sélection sur les deux identifiés en début de saison comme prétendant à l’équipe de France, pour les tournois du circuit mondial. Les documents de travail sont dans les mains des juristes de chaque instance ; les comités directeurs devront encore valider la rédaction. Mais le climat est clairement au consensus et à la volonté réelle de travailler ensemble. Dès lors, on ne voit pas ce qui empêcherait sa signature dans les tous prochains jours.