Midi Olympique

« La chanson d’Enzo nous a bien servi »

DAVID MÉLÉ - Demi de mêlée de Grenoble C’EST AU LENDEMAIN DE LA RENCONTRE QU’IL A PRIS LA ROUTE DE PERPIGNAN, OÙ IL ÉVOLUERA LA SAISON PROCHAINE. LE COEUR LÉGER D’AVOIR TENU SA PAROLE DE RAMENER LE FCG OÙ IL L’AVAIT TROUVÉ…

- Propos recueillis par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Avant la rencontre, vous disiez vouloir à tout prix ramener le FCG en Top 14…

(il coupe) Et je suis soulagé d’avoir pu tenir cette promesse, car ce n’était pas des paroles en l’air. Pour cette ville, pour ce club, cela me tenait à coeur de le faire revenir au niveau où je l’avais trouvé. Je peux partir à Perpignan l’esprit léger, maintenant… Je voulais revenir à l’Usap en champion, et cette défaite en finale a été dure à digérer. J’y penserai encore pendant les vacances, c’est sûr, même si la montée avec le FCG atténue en grande partie cette déception. On a rebondi, parce qu’on voulait montrer que la finale perdue contre l’Usap n’était qu’un accident. On voulait prouver que nous étions une vraie équipe, un vrai club, dans une vraie ville de rugby. Les supporters nous ont toujours été fidèles même au coeur de l’hiver, et ils ont mis dans le stade des Alpes une ambiance que je n’avais jamais connue en deux ans.

Vous débloquez le match au bout de cinq minutes, sur un turnover joué au pied pour Visinia qui ressemblai­t étrangemen­t à l’essai marqué par Bousquet contre vous en finale…

Quand des choses comme ça arrivent, quand les rebonds commencent à être favorables, on se dit qu’il ne peut rien nous arriver. Rapidement, on a vu dans le regard des Oyonnaxien­s qu’ils étaient perdus, qu’ils cherchaien­t des solutions.

À trois reprises, l’équipe a effectué le choix payant de la touche sur des pénalités que la logique recommanda­it de tenter. Parce que vous ne vous sentiez pas de les taper ?

Non, c’était vraiment une question de confiance collective. Sur chaque ballon porté, on leur faisait mal. Pour un demi de mêlée, c’est évidemment beaucoup plus plaisant de jouer derrière un pack qui avance. Et comme nous avions l’avantage au score, la réflexion, c’était de se dire que même en cas d’échec, Oyo avait 90 mètres à remonter, et devrait nécessaire­ment nous rendre le ballon. L’euphorie était collective, et pour les gros, c’était le jour et la nuit avec le match de la semaine dernière.

Une euphorie à tel point contagieus­e que vous vous êtes hasardé à un « Ash splash »…

(il se marre) Comme je n’ai pas trop l’habitude de marquer des essais, je ne savais pas quoi faire en arrivant dans l’en-but. Ma seule idée, ça a été d’improviser ce plongeon, histoire de communier avec le public. Mais si je croise Chris Ashton la saison prochaine, il va vraiment falloir qu’il me donne des cours. Je suis tombé sur quelques photos, et c’était vraiment dégueulass­e ! (rires)

Blague à part, on a vraiment senti l’équipe faire corps derrière ses anciens, les Hunt, Taumalalol­o, Taufa…

Ces mecs, ce sont des exemples, mais qui prennent très peu la parole, à l’exception de Steven Setephano de par son rôle de capitaine. c’est pour cela qu’avec Lucas Dupont, dans la semaine, nous avons essayé de mettre des mots sur leurs actes, de transmettr­e leur état d’esprit à toute l’équipe.

Après la finale, vos coéquipier­s avaient été marqués par une certaine arrogance des Catalans, que vous connaissez mieux que personne… Comment avezvous réagi lorsque la vidéo de la chanson d’Enzo Forletta vous est parvenue ?

La chanson d’Enzo, c’est quelque chose que j’excuse, parce que je peux le comprendre. Je ne lui en veux pas. Je le connais bien, c’est un jeune joueur, il a été porté par l’euphorie collective… Normalemen­t, il n’est pas comme ça. Mais au rugby, mieux vaut rester humble plutôt que parler sur l’adversaire, c’est pour cela que j’ai eu dans la semaine au téléphone quelques personnes du club, que je connais bien. Et puis, pour être honnête, la chanson d’Enzo nous a plutôt bien servi dans la semaine… (rires) On s’est dit que tout le monde nous prenait pour des cons, et qu’il fallait donner une autre image. C’est bien, ça fera une belle revanche entre Perpignan et Grenoble la saison prochaine…

Une revanche que vous aborderez dans l’autre camp…

C’est ça ! Ça s’annonce très chaud, et moi, j’aurai changé de maillot. Ça ne va pas me perturber plus que cela, je suis habitué, maintenant ! (rires) J’espère que le match aller se disputera à Grenoble, histoire de rapidement retrouver ce stade.

Prévoyez-vous de commettre une petite boulette, comme lors du match de phase régulière ?

Si ça fait gagner Grenoble, je peux essayer ! (rires) J’aurai fait gagner les deux clubs, comme

ça… (il se marre)

Un des à-côtés amusants de la rencontre, c’est que la victoire du FCG vous prive d’un possible partenaire à Perpignan, Lolagi Visinia, à qui vous offrez d’ailleurs le premier essai…

Après la finale perdue la semaine dernière, il a vu le public catalan, compris ce que représenta­it l’Usap. Ça lui a donné envie, c’est sûr, et il m’en a un peu parlé dans la semaine. Mais la condition, c’était que Grenoble reste en Pro D2, et il a tout fait sur le terrain pour que ça n’arrive pas. Lolagi avait très envie de découvrir le Top 14 et à la fin du match, il était ravi que ce soit avec Grenoble. Tant pis pour l’Usap…

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