Midi Olympique

25 % de plus-value sans gagner un match !

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Devenir internatio­nal c’est d’abord et avant tout une sacrée plus-value en termes de salaire. Tout d’abord parce que cela permet de renégocier à la hausse et rapidement son contrat avec son club (chez certaines formations de Top 14, le statut d’internatio­nal entraîne automatiqu­ement une revalorisa­tion salariale) mais aussi parce que la Fédération française dédommage grassement, sous forme de primes, ses internatio­naux. Les Bleus sont donc payés par leurs clubs mais aussi par la FFR. Lors de la tournée d’été 2017 en Afrique du Sud, les joueurs de Guy Novès se sont partagé 870 000 euros de primes, malgré trois cuisantes défaites face aux Springboks. Chaque joueur a reçu 15 000 euros pour avoir été retenu pour cette aventure et a ensuite perçu 5 000 euros de prime par sélection (présence sur la feuille de match). La Fédération avait mis en place des primes de résultats : 3 000 euros en cas de victoire, la moitié pour un match nul. Enfin, une prime exceptionn­elle de 30 000 euros avait été planifiée en cas de triplé victorieux. Si aucune prime de résultat n’a été versée, les dix joueurs, qui ont participé à toutes les rencontres, sont rentrés en France lestés d’un chèque de 30 000 euros. Pas mal pour trois revers. Ce nouveau barème avait été renégocié lors de l’hiver 2017, quelques semaines après l’arrivée de Bernard Laporte à la tête de la FFR.

L’évolution du montant des primes a été significat­ive ces dernières années. En effet, lors de la tournée d’été 2013 en Nouvelle-Zélande, les joueurs ayant participé aux trois test-matchs face aux All Blacks avait perçu 15 780 euros de prime. La prime fixe reçue par les 36 joueurs présents lors de cette tournée n’était alors « que » de 7 590 euros et chaque sélection était alors récompensé­e par une prime de 2 730 euros. En revanche, la prime de victoire était alors de 9 400 euros plus un bonus de 12 000 euros si les Bleus avaient remporté trois succès en Nouvelle-Zélande.

Les émoluments versés sont différents lors des rassemblem­ents et des matchs qui ont lieu en France. Sous l’ère Saint-André, chaque joueur convoqué à Marcoussis pour préparer une rencontre internatio­nale recevait 1 265 euros. Les vingt-trois présents sur la feuille de match le week-end récoltaien­t 3 795 euros supplément­aires, soit un minimum de 5 060 euros par semaine. Lors de son arrivée à la tête de l’équipe de France, Guy Novès avait revu ce barème pour que les primes soient liées aux résultats et au mérite. Une politique qui a de nouveau évolué avec le changement de président à la tête de la Fédération, comme en témoignent les primes perçues lors de la dernière tournée d’été. Un internatio­nal qui dispute toute la saison avec le groupe France, peut voir son salaire annuel grimper jusqu’à + 25 %, seulement avec les indemnités FFR. Et si jamais le XV de France avait la bonne idée de réenclench­er la marche en avant, et d’empiler les victoires, alors le quotidien financier des Bleus pourrait être bouleversé. On n’en est pas là. Loin de là.

Les Bleus qui ont participé à la dernière coupe du monde n’ont eu droit à aucune gratificat­ion de résultat. En effet, contrairem­ent au mondial 2011 en Nouvelle-Zélande, où une défaite dès les quarts de finale rapportait tout de même 60 000 euros, la FFR avait décidé de n’octroyer des primes qu’en cas de place sur le podium. S’ils avaient été champions du monde, les Bleus auraient reçu 180 000 euros. En cas de défaite en finale, la prime s’élevait à 140 000 euros et une troisième place était synonyme d’un chèque de 120 000 euros. Il y a fort à parier que les joueurs qui seront retenus pour la Coupe du monde 2019 au Japon essaieront de renégocier le montant de ces primes mais aussi les critères d’obtention pour s’assurer un bonus même en cas de défaite en quart de finale. Pour comparaiso­n, les joueurs de Didier Deschamps, qui participen­t cet été à la Coupe du monde de football en Russie viennent de terminer les négociatio­ns au sujet des primes avec leur fédération. En cas de titre mondial, chaque joueur recevra 334 000 euros (239 000 euros en cas de défaite en finale).

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