Les « smicards » du monde pro
Les divisions fédérales aussi ont leurs joueurs professionnels. On les retrouve en Fédérale 1 majoritairement. Comme ceux de Top 14 et de Pro D2, ils possèdent un contrat de travail. Il n’existe pas de Salary cap mais ils sont soumis à un minimum conventionnel. Son montant, qui a été augmenté de 300 € bruts annuels il y a quelques semaines, est de 18 600 € bruts annuels (1 194 € nets mensuels). Pour comparaison, le salaire minimum brut annuel dans l’élite s’élève à 42 000 € bruts annuels (26 000 € pour les Espoirs) et à 23 000 € en deuxième division. Un montant peu élevé, donc, mais les rugbymen salariés chez les amateurs peuvent arrondir leurs fins de mois. Parmi les moyens légaux pour y parvenir : la possibilité offerte aux clubs de distribuer des primes de manifestations (des primes de matchs, en somme). Chaque joueur peut, en complément de son salaire, en toucher 5 par mois au maximum, d’un montant de 110 € non chargés pour l’employeur. Autre moyen, très utilisé : le recours à l’allocation d’aide au retour à l’emploi octroyée par Pôle emploi qui autorise, pour tous les salariés, la possibilité de compléter leur rémunération si elle se trouve inférieure à leur ancien poste, dans la limite de 6 600 € mensuels et de la durée maximale d’indemnisation (24 mois). Mais il y a un mais. Jean-François Reymond, le directeur de Provale, explique : « Certains clubs font venir des joueurs moins chers que leur contrat précédent, et s’appuient sur le complément assuré par Pôle Emploi pour qu’ils gagnent autant qu’avant. Mais il y a des limites. D’abord, il y a des seuils pour toucher, ou non, ce rattrapage. Aussi le joueur perd des jours d’indemnisation à Pôle Emploi quand il perçoit cette allocation. » C’est un secret de Polichinelle : certains joueurs de Fédérales bénéficient aussi de rémunérations supplémentaires, via des moyens détournés comme les remboursements d’indemnités kilométriques (plus ou moins factices) par exemple.