Midi Olympique

« Celle qu’il faut gagner »

DEUX ANS APRÈS AVOIR REMPORTÉ LA LIGUE CELTE AVEC LE CONNACHT, LE CENTRE IRLANDAIS A REMPORTÉ SA PREMIÈRE CHAMPIONS CUP ET EXAUCÉ UN RÊVE DE GOSSE. IL RACONTE…

- par S. V. Propos recueillis

Quel sentiment vous procure ce premier titre de champion d’Europe ?

Honnêtemen­t, c’est un sentiment incroyable. Vous savez, en Irlande on dit une chose au sujet de la Coupe d’Europe : on dit que c’est « The one to win », « Celle qu’il faut gagner ». Et sans faire injure à la Ligue Celte ou à toute autre compétitio­n, je peux vous dire que c’est vraiment celle qu’il faut remporter. C’est tout simplement la plus belle de toutes les compétitio­ns de clubs, la plus dure, la plus indécise… Sortir vainqueur de cette bataille est tout simplement incroyable. J’ai vraiment de la chance d’être où je suis aujourd’hui.

Quand vous avez rejoint le Leinster il y a deux ans, remporter ce genre de titre faisait partie de vos plans ?

Bien sûr. C’était un rêve de môme. En m’engageant avec un tel club, je voulais progresser, apprendre, grandir… et soulever des trophées aussi ! Vous savez, on a beaucoup souffert de notre défaite face à Clermont l’année dernière. Cette défaite nous a fait beaucoup de mal mais nous en avons tiré les leçons. Ce revers a été une véritable source d’inspiratio­n pour nous tout au long de la saison et elle l’est encore, car ce n’est pas fini. La semaine prochaine, nous retrouvero­ns le Munster pour une demi-finale de Ligue Celte. Pendant que nous affrontion­s les Racingmen, les mecs du Munster se sont reposés. Il nous faudra de sacrées ressources mentales pour leur répondre.

Le Leinster n’avait pas remporté de titre européen depuis six ans… le temps a-t-il été long ?

Oui, on ressentait les attentes des gens autour de nous. Quand j’ai signé avec le Leinster, tout le monde me parlait de la période glorieuse des trois derniers titres… Tout le monde voulait revivre ce moment. Le staff a fait un boulot énorme, à commencer par Leo (Cullen), Stuart (Lancaster), et Girvan (Dempsey). Ils nous en ont fait baver, mais cela a payé. Et aujourd’hui on peut profiter.

Pour revenir au match, Leo Cullen expliquait qu’en dépit du titre, vous avez vécu une partie assez frustrante, car vous n’avez pas pu imposer votre jeu…

Effectivem­ent. Déjà, les conditions climatique­s ont bien ralenti notre jeu. Même si on est Irlandais, on aime jouer par temps sec, et se faire des passes dans tous les sens ! Nous n’avons pu le faire, et la rencontre s’est résumée à un jeu d’occupation. C’est dommage pour le spectacle, mais on sait tous que les finales sont si dures et disputées qu’elles ne permettent pas vraiment de s’exposer.

On a vraiment eu le sentiment que le Racing vous a imposé un bras de fer…

Tout à fait, leur défense nous a considérab­lement gênés. Ils montaient vite et fort, et l’on se retrouvait souvent avec un défenseur à proximité alors que l’on n’avait pas encore le ballon en mains. Nous aurions dû jouer davantage en première mi-temps je pense, mais leur défense nous en a dissuadés.

Votre coeur s’est-il arrêté de battre quand vous avez vu Rémi Tales armer son drop ?

Oh que oui… nous avions vu qu’il se préparait à le taper. Je nous revois aux abords du ruck, prêts à bondir… Quand le ballon est sorti, on s’est rué sur lui comme des morts de faim, en espérant le contrer ou le déstabilis­er. Cela a marché, et quand je l’ai compris j’ai explosé de joie. ■

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