À BALLES RÉELLES
MONTPELLIER PRIVÉS DE COMPÉTITION DEPUIS DEUX SEMAINES, LES HÉRAULTAIS ONT INTENSIFIÉ LEUR PRÉPARATION PHYSIQUE POUR LUTTER CONTRE LE MANQUE DE RYTHME. EN TRAVAILLANT SURTOUT LES DÉTAILS DE LEUR JEU EN SITUATION DE MATCH.
Une demi-finale se joue sur des détails. Une phrase toute faite, un marronnier printanier, qui prend tout son sens à Montpellier depuis quinze jours. Car Vern Cotter y a discerné depuis longtemps une forme de vérité. Benjamin Fall explique : « Avec trois semaines sans match, tu peux être un peu surpris le jour J au début. Alors, Vern (Cotter, N.D.L.R.) nous prépare à ça. Aux entraînements, on joue comme en match. Pas sur la même durée, mais avec beaucoup d’intensité, de rythme et des contacts. Ainsi que des mises en situations qu’on pourrait rencontrer, dans des moments critiques comme favorables, sous pression et aussi lorsqu’on domine. Ou encore, à telle minute de la rencontre ou sur telle phase de jeu… » Sans se préoccuper pour le moment de leur futur adversaire, à savoir Toulon ou Lyon : « Car à ce stade de la compétition les formations ont toutes un niveau proche et notre stratégie ne dépend donc pas entièrement d’elles », ajouteil
SCÉNARIOS PRÉÉTABLIS SÉLECTIONNÉS
Le MHR est entré pied au plancher dans la préparation de sa demi-finale (quatre jours de travail la première semaine ; trois la suivante). Avec un leitmotiv affiché : être fin prêt physiquement malgré l’absence de compétition et savoir s’adapter à la majorité des scénarios rencontrés. Le flanker Kélian Galletier confirme : « La semaine passée, l’équipe a eu droit à des séances intenses basées notamment sur son attaque et sur ce qu’on appelle des simulations de match. Entrecoupées par du travail physique (répétition d’efforts à haute intensité, courses et musculation). Et nous avons conservé cette organisation ces derniers jours, en entrant plus dans le détail rugbystique. On a le temps de s’appliquer sur notre jeu et sur quoi le groupe va être confronté. C’est très intéressant. »
Dans cette optique,Vern Cotter a proposé plusieurs séances vidéo à ses joueurs. En débutant par une synthèse de leurs rencontres pour ressortir leurs points forts et faibles. Mais pas seulement. « Il nous a aussi montré certains scénarios de match sélectionnés lors de la finale de Champions Cup cette saison ou lors de notre demi-finale perdue contre Toulon il y a deux ans (2016, défaite 27-18). Une rencontre où nous n’étions pas loin, mais qui a basculé sur des petites choses… », poursuit l’arrière. « Le but était simple : voir ensuite comment nous allions réagir sur le terrain, face à des situations données. Afin que nous puissions les maîtriser lors de notre demi-finale », ajoute le flanker.
INDISCIPLINE : LES CONSEILS D’ALEXANDRE RUIZ
Plusieurs thèmes ont été revus et peaufinés presque de manière scientifique : comment réussir son entame face à un adversaire qui vous met d’entrée sous pression, quel choix tactique offensif réaliser en lecture face à une défense agressive pour limiter les trop nombreux turnovers offerts… « L’objectif étant d’avoir encore plus de repères pour maîtriser au maximum notre jeu », déclare Benjamin Fall. « On ne peut pas contrôler ce que va nous proposer l’adversaire. Par contre, nous voulons avoir les cartes en main pour maîtriser notre façon de réagir », précise son partenaire. Les Héraultais ont donc ciblé deux secteurs faibles récurrents pour gagner en sérénité dans leur jeu : la mêlée et surtout, l’indiscipline. « C’est un point que nous ciblons, car il sera primordial en demi-finale », insiste Kélian Galletier. « Pour la régler, il faut être visuellement le plus claire possible pour les arbitres pendant le match », poursuit-il. Et de la théorie à la pratique, il n’y a qu’un pas, franchi lundi. « L’arbitre Alexandre Ruiz est venu officialiser aux entraînements, comme il le fait lors d’une compétition. Nous avons disputé deux fois vingt minutes de match, avec des contacts et beaucoup d’intensité », conclut-il
Dès dimanche, Montpellier démarrera la phase deux de sa préparation, orientée sur la stratégie à adopter face à son adversaire en demi-finale. Car si cette équipe est souvent louée pour sa puissance, ses individualités, leur expérience et son jeu au pied ; on oublie parfois que sa force première reste sa capacité à s’adapter à ses opposants pour les faire déjouer.