SOMMET SYMBOLIQUE
S’ILS NE FONDAIENT PAS BEAUCOUP D’ESPOIRS EN DÉBUT DE SAISON APRÈS L’ÉCHEC RETENTISSANT DE L’AN DERNIER, LES JEUNES ISÉROIS ONT FINALEMENT FAIT HONNEUR À LEUR STATUT DE MEILLEUR CENTRE DE FORMATION FRANÇAIS EN S’OCTROYANT UN TITRE NET ET SANS BAVURE, SUR
Après leur triomphe en demi-finale face aux tenants du titre toulonnais (32-0), les juniors Crabos du FC Grenoble n’ont pas manqué leur rendez-vous en finale au Stade de France, face à des Castrais pourtant soutenus par de nombreux supporters venus assister au titre de leur équipe première. Alors certes, les mains ont parfois tremblé, les pieds dévissé, les nerfs lâché. Rien que de très normal, en somme, pour de mômes évoluant pour la première fois de leur carrière sur la mythique pelouse de Saint-Denis. « C’est paradoxal après une finale gagnée, mais du point de vue du contenu, on n’a pas vraiment été satisfait de notre finale, nous soufflait à chaud l’entraîneur Lionel Ringeval. Les joueurs ont eu beaucoup de mal à se lâcher, notamment en première période. Heureusement, nous avons su trouver des ressources en deuxième période pour aller à l’essentiel. »
Cet essentiel ? Il réside justement dans le fait que les Isérois ont su faire valoir leur supériorité et un fonds de jeu plus complet, porté au large par l’excellent centre Romain Fusier et dans les zones d’affrontement par les piliers Montagne et Églaine. Auteurs de trois essais contre un seul pour les Tarnais, les Grenoblois n’auront finalement pas été inquiétés de la partie, hormis sur un contre de 80 mètres après un drop manqué de l’ouvreur Moreno. Un épiphénomène qui ne doit toutefois pas faire oublier un match aussi maîtrisé que riche en symboles.
LIONEL RINGEVAL, 25 ANS APRÈS MICHEL
En effet, après la remontée en élite de leur équipe fanion, sans oublier les titres nationaux glanés par les féminines à XV et à 7, les Isérois ont fait honneur à l’Association présidée de main de maître par Daniel Jennepin, ainsi qu’au statut de meilleur centre de formation décerné la saison dernière par la LNR, en remportant leur premier titre en Crabos depuis la refonte de la compétition. Une récompense à laquelle s’est ajouté un joli clin d’oeil de l’histoire, celui de battre Castres avec un Ringeval sur le banc. On parle évidemment ici de Lionel, fils de Michel, mentor des Mammouths spoliés en 1993. « La cicatrice a été douloureuse et très longue à se refermer, souriait le technicien. Mais honnêtement, aujourd’hui, elle l’est. Et il n’y a pas eu besoin d’en rajouter. Pour des gamins nés en 2000 ou 2001, 1993, c’est l’Antiquité ! C’est pour cela qu’on n’a pas mentionné une seule fois cette histoire… Même si le clin d’oeil est assez sympa. »
UNE REVANCHE SUR LA SAISON DERNIÈRE
Lequel couronnait une saison des plus abouties pour un FCG que pas grand-monde n’attendait à pareille fête. « L’an dernier, nous avions misé beaucoup d’espoirs sur nos Crabos, qui avaient terminé première nationale, invaincue sur la phase régulière, et avait totalement manqué son quart de finale contre Colomiers, rappelait Ringeval. La plupart des joueurs de cette génération étaient montés en U22, et on ne savait pas trop à quoi s’attendre de cette génération 2000-2001, construite sur un vrai noyau dur de Grenoblois, avec quelques renforts issus de la région. Mais très vite, on a compris que nous avions un groupe homogène, porté par quelques individualités fortes. » Des pépites dont on pourrait très vite reparler, puisque les deux tiers de l’effectif intégreront celui des espoirs la saison prochaine, surveillé de très près par Franck Corrihons. Et comme Jean-Noël Perrin (l’un des entraîneurs, en compagnie de Lionel Ringeval et Yann Rave) va arriver aux commandes de la mêlée de l’équipe première dès la saison prochaine dans le cadre d’une promotion interne, nul doute que les passerelles entre les professionnels et la jeunesse dorée du club fonctionneront mieux que jamais…