UNE BOMBE À RETARDEMENT
APRÈS AVOIR RÉSISTÉ, L’USAP A FINI PAR CRAQUER. LE SCORE EST SÉVÈRE. MAIS L’ESSENTIEL EST AILLEURS AVEC LE DÉPLACEMENT À VENIR À GRENOBLE.
Une fois encore, l’Usap s’est valeureusement défendue pendant la majeure partie de la rencontre. Une fois encore, elle est parvenue à rivaliser et a pu entrevoir un résultat favorable. Une fois encore, elle a démontré des aptitudes et des arguments intéressants avec le ballon. Mais une fois encore, elle n’a pas su forcer son destin et enchaîne avec un nouveau zéro pointé. Les rencontres se suivent, les scénarios diffèrent et les résultats se ressemblent pour ce promu en apprentissage.
Cette quatrième échéance de la saison résume plutôt fidèlement la réalité des Catalans, si près et si loin de leurs adversaires. Pendant cinquante-cinq minutes, ils ont contré des Rochelais dominateurs avec une belle abnégation, un contre efficace en touche et quelques éclairs des pétillantes recrues, Eroni Sau et Wandile Mjekevu. « En première période, même si nous avons beaucoup subi, nous avons plutôt montré un beau visage », souligne Julien Farnoux. Puis tout s’est délité, effondré à l’heure de jeu. « En deuxième période, j’ai impression que nous avons fait moins d’efforts et davantage d’erreurs », regrette l’arrière. « Ils ont mis beaucoup rythme et de vitesse, poursuit Alan Brazo. Nous avons été dépassés. Il y a eu une petite explosion sur la fin. » En l’espace de vingt-cinq minutes, les Catalans ont encaissé la bagatelle de vingt-neuf points. La loi du plus fort s’est imposée avec pertes et fracas. Paradoxalement, les Perpignanais avaient laissé passer leur chance auparavant en ne parvenant pas à concrétiser leurs temps forts. « À la 50e, il y a 10-10. Dit comme ça, ce n’est pas trop mal mais, dans le contenu, il y a trop de ballons donnés, trop d’erreurs individuelles, note le troisième ligne. En faisant un match plus costaud, nous aurions pu poser plus de problèmes à La Rochelle. »
« GRENOBLE, UNE ÉCHÉANCE À NE PAS RATER »
Cette performance s’est finalement révélée hors de leur portée. Les troupes catalanes en garderont peut-être une pointe de frustration. Mais leur destin ne s’écrivait pas à Marcel-Deflandre. En revanche, l’échéance à venir constitue un tournant déjà crucial. Dans le minichampionnat de la lutte pour le maintien, le déplacement à Grenoble revêt une importance capitale, trois semaines après avoir ramené un bonus défensif d’Agen. Alan Brazo n’élude pas le sujet : « C’est une rencontre plus qu’importante qui va compter pour plus qu’un match. C’est une échéance à ne pas rater. On y pense depuis quelque temps. Nous avons une semaine pour préparer au mieux ce rendez-vous, faire un meilleur match et essayer de remporter notre première victoire, après laquelle nous courons toujours. »
Cette ambition est précédée d’une obligation : « Lorsque l’équipe respecte le plan de jeu, il y a de l’efficacité mais, individuellement, chaque joueur doit travailler davantage, s’investir plus. On ne peut pas accepter autant de bêtises. Chacun a pour mission de hausser le niveau. » Samedi prochain, il ne sera plus question d’apprentissage, d’axe de travail ou encore de progrès à effectuer. L’heure sera venue pour le champion de Pro D2 de basculer en mode Top 14.