ÉQUIPE CHERCHE ESPRIT
DANS LE COUP À LA MI-TEMPS, LE MHR A LÂCHÉ APRÈS LA PAUSE, ENCAISSANT UN CINGLANT 40-3. UN COMPORTEMENT COLLECTIF QUI INTERROGE ...
Promis, juré, on ne vous servira pas ici le cliché d’une équipe K.-O. debout, malade de son rugby, qui aurait eu du mal à digérer sa défaite surprise en finale du championnat. Les Montpelliérains, l’assurent, ils sont passés à autre chose, et ne veulent pas se mettre martel en tête quant à une éventuelle crise de confiance. « La vérité, il faut la chercher dans le contenu de ce match, pas ailleurs, professait le manager Vern Cotter, la voix basse. C’est juste un match de rugby. » « Depuis la finale, on est passé à autre chose, prolongeait le capitaine Louis Picamoles. On n’est pas les premiers à connaître ce genre de situation, mais maintenant, on doit trouver des réponses et ne plus connaître ce genre d’humiliation. On ne va pas paniquer, mais il faut vite prendre conscience de certaines choses. » De quelles choses, justement ? On en a bien une petite idée… Voir le MHR complètement lâcher prise à l’extérieur, sans autre forme d’explication ? Ce n’est, à vrai dire, pas une nouveauté. La saison dernière déjà, Montpellier a récolté quelques roustes mémorables, que ce soit à Bordeaux (47-17), à Paris (31-20), au Racing (26-0), à Brive (29-10) ou même à Agen (31-29). Et on ne parle pas, bien sûr, de la finale contre le CO… Au vrai, il semble tout simplement que, lorsqu’un grain de sable (entendez par là une équipe qui la domine dans l’engagement et l’agressivité) vient perturber la machine héraultaise, celle-ci se grippe instantanément. Et déraille.
COTTER : « ON N’A PAS SU FAIRE LES CHOSES COLLECTIVEMENT »
D’ailleurs, puisqu’il ne faut pas compter sur les joueurs pour mettre des mots sur ce mal qui les ronge, le sacro-saint « body language » diffusé pendant les matchs est là pour l’exprimer. Au vrai, sur la pelouse de Gerland, toutes les attitudes héraultaises en deuxième période exprimaient la lassitude, la résignation. Pour tout dire, même la célébration de l’essai de Van Rensburg en première période ne paraissait ni spontanée, ni naturelle. Difficile de négliger donc de se retrouver face à une équipe incapable de trouver du pétillant, de la cohésion. Une âme et un esprit, quoi ! Ce que Vern Cotter admettait d’ailleurs entre les lignes… « Les gars ont fait des efforts, d’ailleurs beaucoup de visages étaient marqués dans le vestiaire. En revanche, nous n’avons pas su faire les choses assez collectivement. » Des propos complétés par Picamoles. « Chacun apportera ses propres éléments de réponse… Ce qui est certain, c’est que prendre un 40 à 3 en deuxième mi-temps, ce n’est pas acceptable. » Nul doute, partant de ce constat et de la remise en question qui vont suivre, que le MHR prépondra bien présent face à Toulouse. Mais de là à ce que tous ses problèmes soient réglés, permettant aux Héraultais d’en afficher un autre visage à l’extérieur, là où l’état d’esprit d’un groupe se mesure ? Le véritable révélateur se situera à Aimé-Giral, dans un derby où la bande à Cotter n’aura pas le droit de s’échapper…