Midi Olympique

POTION TRÈS AMÈRE

LE BONUS EST FLATTEUR POUR L’UBB QUI NE S’EST RÉVEILLÉE QUE DANS LES DIX DERNIÈRES MINUTES. QUEL TRISTE CONSTAT.

- Par Jérôme PRÉVÔT, envoyé spécial jerome.prevot@midi-olympique.fr

Les Bordelais peuvent s’estimer heureux d’avoir récolté ce bonus défensif en fin de rencontre. Il fut le fruit de deux « cocottes » après touche à cinq mètres… le deuxième converti en essai de pénalité avec la transforma­tion automatiqu­e qui va avec. Mais si l’on se base sur la première heure de la partie, le bilan fut franchemen­t inquiétant. Cette équipe fut d’une rare inefficaci­té et même d’une franche pauvreté offensive. Nous n’avons pas noté de séquence collective vraiment menaçante avant la 75e minute et un essai justement refusé à Alexandre Roumat en bout de ligne (heureuseme­nt au final vu la difficulté de la transforma­tion. S’il avait été accordé, l’UBB n’aurait sans doute pas marqué son deuxième essai à sept points direct dans la foulée).

BÉRÉZINA EN TOUCHE

Reconnaiss­ons une part de malchance dans cette fin d après-midi agenais : la sortie en dix minutes (21e-31e) des deux centres Ulupano Seuteni et Semi Radradra, ce qui obligea Rory Teague à modifier toute sa ligne de trois-quarts : Serin à l’ouverture, Gimbert à la mêlée et Méret au centre. L’UBB avait choisi un « six-deux » sur son banc qui s’est retourné contre elle. « Tout s’est bouleversé, surtout avec la sortie de Semi. Mais ça n’a pas changé notre système, ni notre tactique. On voulait rester dans ce qu’on avait prévu, mais ça n’a pas marché », a expliqué Jules Gimbert, 20 ans. En guise d’analyse, Laurent Marti visiblemen­t très triste se borna à un laconique : « Il faut féliciter les Agenais, ils ont mis beaucoup de coeur et d’agressivit­é. Nous, ce n’était pas du tout ça ». Les joueurs bordelais avaient peut-être moins d’envie, on veut bien l’admettre.

Mais il faut aussi trouver des éléments objectifs à cette contre-performanc­e douloureus­e, plus que ne l’indique le score. Que penser de cette nouvelle «bérézina» en touche ? Cinq ballons offerts à l’adversaire, directemen­t sur le saut où par des bourdes à la retombée, souvent dans les 22 adverses en plus. Teague et son adjoint Luke Narraway devront mettre les bouchées doubles durant la semaine. Cette lacune criante vient à notre avis mettre à mal le système de jeu voulu par Rory Teague. Celui-ci demande à sa charnière et surtout à son demi de mêlée de jouer beaucoup au pied pour privilégie­r l’occupation. « On essaie de pratiquer un jeu de pression et de défense. C’est parfois frustrant… Mais on doit rester dans ce système », poursuivit Jules Gimbert. Cette occupation par moment réussie fut réduite à néant par cette conquête défaillant­e. Le plan de jeu contraigna­nt s’est alors retourné contre l’équipe. L’allusion de Mauricio Reggiardo (lire-ci dessus) ressemblai­t à un coup de pied de l’âne.

Tout ça a abouti sur une prestation si médiocre avec toujours ces fautes de main désolantes avant que la défense adverse ait le temps de s’inquiéter. Cette équipe semble déjà en manque de confiance et de sérénité. Est-ce une apparence ? On verra ce qu’il en est contre Clermont. Un tournant déjà capital. Rory Teague doit faire mieux que quatre victoires en seize matchs depuis qu’il est entraîneur en chef.

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