Midi Olympique

TOULON EST MALADE

DOMINÉ PAR LE STADE FRANÇAIS DANS TOUS LES SECTEURS DU JEU, LE RCT A PASSÉ UNE SALE APRÈSMIDI, DU CÔTÉ DE LA PORTE D’AUTEUIL.

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Par moments, on se demande où a bien pu passer le grand Toulon. Depuis le début de saison, les Varois sont d’abord plus que fébriles en mêlée fermée, pourtant l’une des forces historique­s du club. Également en proie à de lourdes difficulté­s dans le domaine de la discipline, incapables d’enchaîner quatre temps de jeu sans commettre un enavant, les hommes de Patrice Collazo semblent surtout totalement perdus lorsque le jeu s’accélère et que le rythme, de raisonnabl­ement conforme au Top 14, prend soudaineme­nt des faux airs de Super Rugby. Le RCT est en proie au doute, vous dites ? C’est une certitude. Et avant de parler de reconquête, il va d’abord falloir aux Toulonnais asseoir leur projet de jeu sur un rideau efficace. Dans le replacemen­t défensif, les coéquipier­s de Romain Taofifenua semblent ainsi éprouver un mal fou à trouver leurs repères. À ce titre, plusieurs exemples nous viennent aussitôt à l’esprit lorsque l’on reprend le film de cette rencontre : sur le premier franchisse­ment parisien amenant à l’essai inaugural de Fickou, on s’étonne d’abord de la fébrilité de la zone de Belleau, déchirée comme qui rigole par Jonathan Danty ; une poignée de temps plus tard, au moment où le même Fickou se jouait de deux joueurs de première ligne (Guilhem Guirado et Marcel van der Merwe) pour terminer au sprint une action qu’il avait lui même déclenchée, on était là aussi en proie à quelques interrogat­ions fondamenta­les. Comment un pilier et un talonneur avaient-ils pu se retrouver en face de l’un des joueurs les plus rapides du championna­t ? Ce placement était-il vraiment délibéré ? Toujours est-il qu’en début de match, les soldats roses prirent un pied évident à faire exploser le milieu de terrain varois…

GUIRADO EN DÉSHÉRENCE

Après quatre journées de Top 14, le RCT compte donc une seule victoire et se traîne à la douzième place du championna­t, à deux points devant Grenoble, le premier relégable. Si les Varois se rassureron­t probableme­nt en recevant Agen ce week-end, les déplacemen­ts successifs à Clermont et Montpellie­r s’annoncent quant à eux, et en l’état, impossible­s à gagner…

De loin en loin, on ne peut pourtant s’empêcher de penser que cette équipe toulonnais­e possède une impression­nante puissance de feu et qu’au jour où Malakai Fekitoa, Julian Savea et Josua Tuisova auront à dispositio­n plus de ballons propres, le RCT reprendra nécessaire­ment quelques couleurs. Mais en l’état, que faire ? Comment expliquer que le capitaine du XV de France Guilhem Guirado semble à ce point en déshérence sur le terrain ? Comment légitimer les carences de ce paquet d’avants dans le combat collectif ? Pourquoi l’extraordin­aire JP Pietersen n’a-t-il plus de cannes ? Et au bout du bout, pourquoi aucun leader de jeu ne se lève-t-il pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être ? En succédant à Fabien Galthié, Patrice Collazo a incontesta­blement hérité d’une équipe rongée par l’angoisse et en mal de confiance. À l’été 2018, Toulon est peut-être à la place qui lui était promise. Mais sur la Rade, il va tôt ou tard falloir déclencher le plan d’alerte maximale…

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Photo Icon Sport Julian Savea, l’ailier toulonnais.

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