Midi Olympique

UN BONUS ET C’EST TOUT

TIMORÉS DANS LE JEU COMME DANS LE COMBAT, LES CASTRAIS ONT BIEN FAILLI PERDRE LE BONUS EN FIN DE RENCONTRE. UN AVERTISSEM­ENT SANS FRAIS AVANT DEUX PÉRILLEUX DÉPLACEMEN­TS, AU RACING ET À TOULOUSE.

- Par Simon VALZER, envoyé spécial simon.valzer@midi-olympique.fr

Cela peut paraître fou, mais certaines victoires vous laissent un sale goût amer au fond de la gorge. Et l’on ne parle pas de victoire sur le fil, non. Samedi, le CO a décroché son premier succès bonifié de la saison face à Grenoble. Quatre essais à un. Un bilan comptable qui aurait dû suffire au bonheur des Castrais, qui confirment là encore qu’ils ont définitive­ment tourné la page du titre. Seulement voilà, cette victoire fut loin d’être aussi magistrale que le score peut le laisser entendre. Il suffisait de voir les mines déconfites du staff et des joueurs castrais qui reconnaiss­aient sans détour s’être fait « ch… » pendant tout le match. Ils avaient même une pensée désolée pour le public de Pierre-Fabre, qui avait certaineme­nt dû se faire autant « ch… » dans les tribunes comme le déplorait l’entraîneur des trois-quarts, Christophe Charrier : « Un match laborieux, pas celui que l’on voulait faire après celui qui avait déjà été compliqué à domicile face à Lyon. Les Grenoblois avaient fait tourner, ils ont été généreux sur le terrain et on n’a pas su proposer ce qu’il fallait en face. Le contenu n’est pas bon. » Même constat pour l’ouvreur argentin Benjamin Urdapillet­a : « Il n’y a pas beaucoup de choses positives aujourd’hui, seulement les cinq points. Grenoble a fait un bon match, nous, on a eu une conquête difficile. En deuxième mi-temps, on a manqué d’agressivit­é, on n’a pas gardé le ballon, on a reculé et c’est la raison pour laquelle le match est devenu difficile pour nous. »

« Laborieux », « reculer », « manque d’agressivit­é », « contenu pas bon »… Pincez-nous, on croirait que le CO a connu sa première défaite à domicile ! Il n’en est rien. En réalité, les Castrais sont réalistes. Ils savent qu’ils ne pourront se satisfaire de pareille prestation s’ils veulent de frayer un chemin vers la qualificat­ion. Et reconnaiss­ent volontiers qu’ils sont tombés sur une équipe qui avait tout simplement plus faim qu’eux : « C’était un match piège mais nous avons respecté les Grenoblois, reprend le deuxième ligne Christophe Samson. Nous avons voulu insister dans le jeu direct et les ballons portés en première mi-temps, nous avons toujours pris les points quand ils se sont présentés… Nous n’avons pas fait n’importe quoi. Mais les Grenoblois ont su saisir l’occasion pour se montrer à leur avantage devant leur staff. »

URDAPILLET­A, LE RAYON DE SOLEIL

N’allez tout de même pas croire que tout est noir. Comme l’a expliqué Christophe Samson, les Castrais ont abordé la rencontre de façon sérieuse et discipliné­e, bien qu’avec un manque d’agressivit­é. Aussi, l’on retiendra l’efficacité et l’aisance de l’alignement castrais, qui a permis au CO d’initier les nombreux mauls grâce auxquels les coéquipier­s de Rodrigo Capo Ortega ont voulu mettre sous pression les Grenoblois. On soulignera aussi une certaine force de caractère du groupe tarnais, notamment dans les dernières vingt minutes où, malgré un manque de maîtrise, il a su conserver ce précieux point de bonus : « Au-delà des cinq points, c’est tout ce que je veux retenir ce soir : le fait que personne n’a lâché », insistait Samson.

Enfin, retenons la prestation de l’ouvreur Benjamin Urdapillet­a, dont les coups d’éclats ont égayé une rencontre un brin ennuyeuse. Animé de son habituelle rage de vaincre, l’Argentin s’est encore sacrifié en défense et audacieux en attaque, à l’image de son coup de pied par-dessus la défense iséroise qu’il rattrapa à la demi-heure de jeu, ou son intercepti­on en deuxième mi-temps qui annula une occasion d’essai pour le FCG à dix mètres de la ligne castraise. Un relâchemen­t et un culot qui faisaient plaisir à voir au milieu d’une équipe trop timorée : « Je me sens bien, c’est vrai. Je travaille dur à l’entraîneme­nt pour cela, il n’y a pas de mystère », souriait-il. À moins peut-être que sa prolongati­on de contrat ne l’ait libéré ? « J’ai fait ce choix car je me sens bien ici. Il est sûr que j’aurais aimé continuer avec Christophe, mais il ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Je suis père, j’ai dû prendre une décision pour ma famille. Et puis ce n’est pas comme si je ne connaissai­s pas celui qui va prendre la suite. Mauricio (Reggiardo, N.D.L.R.) est Argentin comme moi, il m’a dit qu’il comptait sur moi. Et d’autres joueurs ont prolongé également, donc le groupe va rester stable. » Une libère d’esprit qui ne sera pas de trop quand le CO défiera le Racing 92, ce weekend, dans son Arena.

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Photo DDM - Émilie Cayre Les Castrais de Robbie Ebersohn qui transmet ici à Scott Spedding ont assuré l’essentiel face au promu grenoblois.

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