Midi Olympique

MALGRÉ TOUT, DANS LES CLOUS

PLUS D’UN MOIS APRÈS LE TERRIBLE DRAME VÉCU PAR LES AURILLACOI­S, LE STADE POURSUIT SA ROUTE EN PRO D2, COMME IL PEUT.

- Par Jean-Marc AUTHIÉ

On peut se le répéter, se le retourner dans la tête à longueur de journées, mais comment oublier. Le décès de Louis Fajfrowski marquera à jamais cette saison pour les Cantalous. Il a fait, fait et fera poser beaucoup de questions au rugby français et internatio­nal. Pour autant, cette glaçante réalité ramène un groupe de 40 mecs à se concentrer sur son championna­t.

Après quatre journées, le Stade aurillacoi­s est douzième de la Pro D2. Au sortir d’un premier acte héroïque face à l’ogre lyonnais, tout le monde s’est permis de rêver. Avec les yeux du monde entier braqués sur Jean-Alric, les Aurillacoi­s ont joué, beaucoup joué. Ils s’y sont filés, beaucoup filés avant de planter les barbelés pour éviter une déconvenue.

Ce match face à Lyon a donné le tempo de ce premier groupe de quatre match. Avec l’arrivée de l’ancien internatio­nal anglais Tom Palmer pour appuyer André Bester et Thierry Peuchlestr­ade et filer un coup de main au système défensif des Cantaliens, on a vite compris que les locaux seraient difficile à tordre devant leur ligne d’en-but. Et comme le staff s’est aussi renforcé de deux « anciens » avec Maxime Petitjean et Mathieu Lescure, on s’est dit qu’Aurillac était peut-être mieux armé.

Fini les questions sur les départs de plusieurs cadres du côté du Top 14 ou de la concurrenc­e. Fini les interrogat­ions sur l’intégratio­n des nouveaux. Même la question d’une infirmerie un peu trop pleine à l’entame de ce championna­t était éludée. Et puis patatras, chassez le naturel et il revient au galop ! Le premier déplacemen­t à Aix-en-Provence a tout remis en question avec une première fessée qui rappelait les mauvais souvenirs d’il y a deux ans. Les questions ressurgiss­ent. Les 3 000 entraîneur­s des tribunes ressortent les tronçonneu­ses. C’est sûr, les démons ne sont plus très loin. Mais le groupe, lui, fait bloc. Faire bloc à Aurillac, c’est considéré que l’effectif est touché, mais sait ce qu’il doit faire. Faire bloc, c’est prendre les « gamins » par le bras, ou dans les bras, et leur dire de continuer à avancer. Faire bloc, c’est devoir accepter, digérer qu’un môme, qu’un frère, qu’un pote de 21 ans ne sera plus là... Mais qu’il ne sera jamais très loin non plus.

ESPRIT DE GROUPE

D’aucun va considérer cette analyse comme de la psychologi­e de comptoir, mais c’est pourtant la vérité des Rouge et Bleu. Ce quotidien, ils doivent l’affronter jour après jour et chacun fera son deuil à son allure, tout en pudeur. L’esprit de groupe, c’est permettre de passer ce cap. Si l’on en revient au rugby, le Stade aurillacoi­s a rempli sa mission avec deux succès pour autant de matches joués à domicile. Le scénario est peut-être le même à chaque fois, avec une victoire étriquée, mais il y a victoire quand même.

L’an dernier, Aurillac était au fond de la gamelle pour s’être tiré une balle dans le pied dès la première journée. Tous l’ont dit et l’on repris en coeur : « on a retenu la leçon ». Maintenant, il va falloir montrer autre chose à l’extérieur. À Soyaux-Angoulème, les Cantaliens ont manqué leur premier acte avant de redresser la barre en seconde et rêver d’un point de bonus défensif.

Alors cette première trêve d’une semaine devrait faire du bien à tout le monde. La grosse quinzaine de blessés qui composait l’infirmerie devrait légèrement se vider avant la réception de Nevers vendredi. Mais comme pour le reste, ce ne sont que des suppositio­ns. Personne n’est dans la tête des Aurillacoi­s en ce début de championna­t. Personne ne peut se permettre de douter de leur implicatio­n, de leur déterminat­ion, de leur faculté à jouer, à encaisser, à plier. Staff comme joueurs savent une chose en revanche : pas question de rompre à la maison.

Laissons encore bouillir la marmite afin que la sauce prenne. Laissons l’expérience des cadres et des nouveaux faire son oeuvre. Et puis n’oublions pas que deux autres recrues sont attendues pour octobre, Nardus Van der Walt et AJ Coertzen. La défense est là, les intentions de jeu sont là. Reste à travailler encore et toujours les détails.

 ?? Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany ?? L’heure est venue pour les Aurillacoi­s de relever collective­ment le défi de cette saison .
Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany L’heure est venue pour les Aurillacoi­s de relever collective­ment le défi de cette saison .

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