PETIT À PETIT, AUCH REFAIT SON NID
APRÈS AVOIR RETROUVÉ L’ÉCHELON FÉDÉRAL, LE CLUB CONTINUE SA RESTRUCTURATION. IL NE VEUT PAS BRÛLER LES ÉTAPES. SUR LE COURT TERME, IL VISE TOUT D’ABORD LE MAINTIEN.
Le 25 août 1995, le rugby est officiellement devenu professionnel. Ce passage obligé, a ainsi offert à la discipline une belle tribune, une exposition médiatique et cathodique très flatteuse. En vingt-trois ans de professionnalisme, il y a eu aussi le revers de la médaille. Du côté de la préfecture gersoise, le FC Auch Gers en a fait l’amère expérience. Au terme de la saison 2017, le FCAG a officiellement disparu des registres officiels. Sur les cendres du FCA est né le Rugby club auscitain contraint de refaire ses gammes sportives dans la dure compétition Honneur du championnat d’ArmagnacBigorre. Ce n’était pas vraiment un cadeau pour le nouveau quatuor d’entraîneurs : Grégory Menkarska, Patrick Bosque, Hamid Arif et Julien Briscadieu. « En juillet 2017, on ne savait pas du tout où on allait. Pour débuter la saison, on n’avait même pas un jeu de maillots. Le chantier était énorme. En début de saison, les bonnes volontés se comptaient péniblement sur les doigts des deux mains », fait remarquer l’entraîneur des lignes arrière, « Titi » Bosque. Avec une poignée de dirigeants, des réservistes auréolés du titre de champion de France de Fédérale 1B, d’anciens juniors, des vieux briscards sortis de leur retraite pour épauler la réserve, le jeune RCA a réussi une belle saison en obtenant son accession en Fédérale 3 et une place de huitième de finaliste du championnat de France.
ASSURER LE MAINTIEN EN FÉDÉRALE 3
Après une année de transition, la nouvelle structure se porte bien dans l’ensemble. Sur le plan comptable, les finances sont saines et assainies. Dans toutes les catégories d’âge de l’école de rugby jusqu’aux juniors, le RCA se flatte d’aligner une équipe et peut aussi s’enorgueillir de présenter une équipe féminine. Un nouveau club qui a gagné l’estime de bon nombre de supporters puisque lors de la journée inaugurale face à Nogaro, ils étaient près de 2 000 dans les deux tribunes de JacquesFouroux. Des supporters fiers de la victoire face au voisin nogarolien et heureux de retrouver sous la tunique du RCA deux anciennes gloires du Pro D2, les exFleurantins l’arrière Frédéric Couzier et l’ouvreur Antony Lagardère. Des inconditionnels et des passionnés qui espèrent revoir leur club de coeur retrouver rapidement le plus haut niveau fédéral. Un point de vue pas forcément partagé par l’ancien pilier et entraîneur des avants, Gregory Menkarska. « Je comprends l’impatience des supporters. Mais, il n’est vraiment pas raisonnable de brûler les étapes. Dimanche dernier face à Nogaro, on vient de se rendre compte que le championnat de Fédérale 3 est très exigeant. L’équipe s’est imposée (24-9) avec le bonus offensif, mais elle a eu beaucoup de chance. Notre objectif, c’est d’assurer au plus vite le maintien. Tant que nous n’aurons pas mathématiquement acquis le maintien, on ne se projettera pas sur autre chose. Pour le moment, il y a vraiment du boulot à réaliser avant de songer à la Fédérale 1. À l’heure actuelle, seul, le stade est au niveau de la Fédérale 1. Sur le plan sportif, il va falloir patienter. » Pour l’heure, le RCA fait son nid. Dans le Gers, on sait aussi qu’une demeure solide répond à des fondations très solides. « Titi » Bosque, Grégory Menkarska, Julien Briscadieu, Amid Arif l’ont bien compris. Seuls, le travail et la patience permettront aux Auscitains de retrouver leur lustre d’antan.