AGEN SORT DE L’IMPASSE
ÉTRILLÉS À CLERMONT ET AU RACING, LES AGENAIS ONT REMPORTÉ LEUR DEUXIÈME VICTOIRE DE LA SAISON À DOMICILE, CONTRE L’UBB SAMEDI. VALIDANT LEUR STRATÉGIE DÉCRIÉE MAIS PRAGMATIQUE.
La semaine dernière, tout le monde a pointé du doigt les 59 points encaissés par le SUALG et son équipe de remaniée au Racing 92. Pas du meilleur effet, certes, après les 67 pions ramenés du déplacement à Clermont lors de la première journée et la petite victoire, 25-23, acquise la semaine suivante contre le promu perpignanais, à Armandie. Alors, les Agenais étaient vexés. Leur manager Mauricio Reggiardo en premier lieu, qui avait tenu en début
de semaine à s’expliquer dans la presse : « Dire qu’on a fait un mauvais match, qu’on a ramassé et qu’on a pris cinquante points, ça ne me dérange pas. Je suis d’accord. Dire qu’on a perdu parce qu’on a fait l’impasse et qu’on a lâché le match, j’ai du mal à l’accepter […] Il faut savoir qu’on veut dans le rugby français. Il faut faire jouer des jeunes Français, non ? À Agen, notre moyenne au bout de trois matchs est supérieure à 17 Jiff. Le modèle économique du club est basé sur la formation. On fait confiance aux jeunes, ici. L’an dernier, Clément Laporte faisait partie de l’équipe qui avait pris 50 points à La Rochelle. Et si je me rappelle bien, tout le monde se félicitait qu’il ait du temps de jeu en Top 14 il y a quelques semaines. »
Comme l’an passé, Agen cible ses matchs à domicile. « C’est notre
championnat. » Une stratégie déjà utilisée l’an passé. Payante, puisque le club s’est maintenu. Elle fonctionne encore en ce début de saison. À l’issue des quatre premières journées, le club lot-et-garonnais pointe à la huitième place du classement, loin devant Perpignan et Grenoble, ses concurrents directs pour le maintien. Alors, le technicien argentin en a remis une couche après la victoire face à l’UBB : « J’étais en colère cette semaine. Le vice-champion de France a pris 55 points. A-t-il fait l’impasse ? Je ne sais pas, à vous de le dire. En tout cas, j’aimerais bien lire que le champion de France a fait l’impasse à Lyon parce qu’il a pris 55 points. Des fois, je ne vous trouve pas justes… »
MIQUEL : « LES DEUX FESSÉES REÇUES ONT CRÉÉ UN DÉCLIC »
Ces critiques auront toutefois permis au groupe de se reprendre,
à en croire le co-capitaine Antoine Miquel : « Le fait d’être « cassés » nous a fait du bien. Il faut avouer que quelques critiques étaient fondées. Elles nous ont mis le nez de notre caca (sic). On sait très bien qu’il y en aura d’autres, des matchs comme ça ! On en a assez fait l’expérience l’année passée. D’ailleurs, on sait que c’est souvent quand on a pris une valise à l’extérieur qu’on s’est relevé derrière. C’était peut-être un mal pour un bien finalement. Les deux fessées reçues en déplacement ont créé un déclic. On s’est dit que si on ne faisait pas l’effort maintenant, le club allait descendre et que tout le monde allait dire que c’est à cause de nous. On a tous envie que le club reste en Top 14, même si on part à la fin de l’année. » Piqués au vif, les
Agenais avaient « à coeur de montrer un autre visage, complétait
l’arrière Mathieu Lamoulie Prendre soixante points, ça ne fait jamais plaisir. C’est un petit traumatisme. Tout le monde avait soif de revanche et envie de montrer qu’on peut prétendre à faire autre chose dans ce Top 14. » Les résultats le prouvent, pour l’instant.