Midi Olympique

ÇA FAISAIT SI LONGTEMPS…

APRÈS TRENTE-SEPT ANS SANS DERBY NORD-ISÉROIS, LA RÉCEPTION DE BOURGOIN-JALLIEU FUT UNE BELLE FÊTE MÊME SI DE SUSPENSE SPORTIF IL N’Y EUT PAS.

- Par Bernard DELAMPLE

Quand le grand frère berjallien rend visite au petit frère viennois, cela donne pas loin de 5 000 personnes au stade JeanEtcheb­erry, un samedi aprèsmidi, en dépit de la proximité d’un Lou - Montpellie­r en Top 14, à trente kilomètres de là. C’est dire si le potentiel, notamment au CS Vienne, existe en termes de développem­ent, avec un modèle économique stable et viable (1,4 million d’euros de budget cette saison), avec à sa tête le président Laurent Bazin et son équipe, tous en place depuis une dizaine d’années.

Du côté de Bourgoin, la mariée n’est plus aussi belle qu’elle le fut lors de la période faste concrétisé­e par les trois finales de 1997 comme apogée lorsque la marée ciel et grenat déferlait sur l’A7 pour aller défier les meilleures équipes de France en phases finales du Top 16. À présent, le CSBJ essaye de faire preuve de plus de sagesse (2,4 millions d’euros de budget), même si, contrairem­ent au CSV du duo Ollivier-Lazerges et ses trois entraîneme­nts hebdomadai­res, le coach Tubert mobilise son effectif sur un rythme de profession­nels avec souvent deux entraîneme­nts par jour.

Tout le paradoxe d’une Fédérale 1 de nouveau a deux vitesses. Et cela s’est vu samedi quand Vienne, pourtant avec des joueurs tels Frédéric Montagnat, Albin Louchard, Jérémy Guillot ou encore le capitaine Grégory Puyo, tous anciens Berjallien­s d’ailleurs, mais des pointures quand ils s’entraînaie­nt comme des profession­nels, ont vu les « avions » berjallien­s surentraîn­és les transperce­r à plusieurs reprises. Suffisant pour mettre la main sur le derby mais insuffisan­t pour donner des garanties sportives en vue d’une remontée en Pro D2, que le club ne souhaite pas officielle­ment, histoire de ne pas retomber dans ses travers de grandiloqu­ence pas si lointaine.

CHAMPION DE FRANCE 1937

« C’était une équipe pro contre une équipe vraiment amateur de Fédérale 1, constatait le troisième ligne viennois, joueur de devoir,

Charles-Adrien Massot. On s’attendait a un match difficile, ce fut le cas. Nous avons essayé de résister mais on savait qu’ils avaient davantage de moyens que nous, en s’entraînant plus souvent. Nous avons fait une belle deuxième période malgré tout. Je n’avais jamais joué devant autant de monde, c’était incroyable. Si cela pouvait être le cas tous les week-ends… » Pour le CSV, ce fut une belle fête avec bodega et animation DJ sur le terrain annexe après la rencontre dans une fin de journée estivale en face des coteaux des Côte-Rôtie. Trop tôt pour dire si le cru viennois sera de la piquette mais avec trois défaites pour débuter, la version 2018-2019 est en retard sur les temps de passage du quart de finaliste du Jean-Prat 2018, quand le promu de Fédérale 2 avait trouvé sa place dans un championna­t à sa mesure. En attendant le retour à Pierre-Rajon où les Viennois, mieux préparés, pourront espérer, sinon prendre leur revanche, donner un peu plus de fil à retordre à leur grand frère.

Cependant, en termes de palmarès, c’est bien le CSV qui a un Bouclier de Brennus au compteur (1937 contre Montferran­d, 13-7) quand le CSBJ ne fit que l’entrevoir en finale contre Toulouse en 1997 (6-12). Bourgoin est bien toujours la banlieue de Vienne de ce côté-là, pour paraphrase­r l’emblématiq­ue ancien président des Verts de la grand époque, Roger Rocher, au sujet de l’autre derby de la région entre Lyon et Saint-Étienne...

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