Midi Olympique

EL SEÑOR PATAGON

TITULARISÉ LORS DES QUATRE PREMIERS MATCHS DU STADE FRANÇAIS, RAMIRO HERRERA FAIT FORTE IMPRESSION EN CE DÉBUT DE SAISON. IL VIENT D’ÊTRE RAPPELÉ PAR LES PUMAS...

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr M. D.

C’est au Sud de Bahia Blanca que finit donc la Pampa humide et commencent les prairies desséchées de la Patagonie argentine, ces gigantesqu­es et mystérieus­es étendues escarpées et totalement arides de 787 291 km² : un territoire deux fois plus vaste que l’Allemagne réunifiée ; une immensité aussi large que la GrandeBret­agne, la Belgique, l’Autriche et l’Allemagne réunis en un seul bloc. Au coeur de cette terre aride, hostile, froide et battue par des vents puissants, le rugby s’est forcé un passage, démontrant une nouvelle fois qu’il avait le pouvoir de germer là où rien ne pousse. Le championna­t de la terre de feu a ainsi vu le jour en 2000 grâce à l’abnégation d’une poignée de Porteños (les habitants de Buenos Aires) exilés au bout du monde pour des raisons restées vagues, aux yeux de leurs contempora­ins. Et c’est là, à Comodoro, que Ramiro Herrera, le tout premier Puma de Patagonie, a débuté (au Chenque Rugby Club). En préambule, le droitier du Stade français raconte : «Il faut imaginer les dis- tances que nous devions traverser, le week-end, pour disputer nos matchs de championna­ts: six cents kilomètres sur des routes de campagne, c’était la norme. Et puis, il y avait le froid. Les hivers sont vraiment très rudes, en Patagonie. »

À 17 ans, Ramiro Herrera a rejoint Buenos Aires et l’Hindu, le club de Gonzalo Quesada, Patricio Albacete ou Rimas Alvarez-Kairelis. Rapidement sélectionn­é avec les Pumitas et conscient que son gabarit (1,91 m et 120 kg) méritait bien de mettre une probable carrière de juriste entre parenthèse­s, Herrera débarquait au Castres olympique en 2013: « C’est Pato Noriega qui m’a mis en contact avec le CO. J’ai tout de suite adoré le rugby français. Ici comme chez moi, la mêlée était au centre de tout. » Mobile, très puissant balle en mains et agressif au possible, le pilier de Commodoro était alors rappelé au pays par le staff des Jaguares. Verdict ? «Je ne vais pas vous mentir. Disputer le Super Rugby fut une expérience inoubliabl­e pour moi. Parce que l’intensité des matchs y est juste hallucinan­te. Mais les voyages, le déclage horaire et tout le reste

m’ont aussi beaucoup usé. En fait, j’ai eu l’impression de vivre à l’hôtel pendant deux ans. Quand le Stade français m’a appelé, je n’ai donc pas hésité une seconde. »

DE RETOUR CHEZ LES PUMAS !

Après une première saison difficile dans la capitale (le Puma aux 37 sélections n’était arrivé à Paris qu’en décembre), Herrera a perdu 10 kilos depuis l’arrivée au club de Pieter de Villiers, s’est aujourd’hui installé à droite de la mêlée parisienne et compte, au Stade français, quatre titularisa­tions en autant de journées. Jusqu’ici positionné devant AloEmile, l’internatio­nal argentin va surtout bénéficier du changement de règle récemment opéré par sa fédération (les internatio­naux évoluant hors du pays sont désormais autorisés à jouer avec l’équipe nationale) et participer au prochain match des Pumas, prévu le 30 septembre prochain face à la Nouvelle-Zélande. « Un membre du staff argentin m’a récemment contacté à ce sujet, conclut-il. Vous savez, l’équipe d’Argentine reste très importante à mes yeux.» Las, Ramiro Herrera manquera du même coup le prochain derby francilien...

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