Midi Olympique

JOUER D’ABORD

IMPRÉCIS AU PIED DANS LEURS SORTIES DE CAMP, LES ROCHELAIS PERDENT TROP SOUVENT LA POSSESSION DU BALLON. ET SI LA SOLUTION NE SERAIT PAS DE FAIRE COMME ILS ONT TOUJOURS PROCÉDÉ, C’EST-À-DIRE ENVOYER DU JEU.

- Par Arnaud BÉBIEN

La victoire contre Perpignan a remis les Rochelais au milieu du classement, à la septième place. Mais ça n’a pas évacué les dilemmes d’une équipe qui se cherche encore, qui « balbutie » son rugby, pour reprendre un terme de Xavier Garbajosa. Comment expliquer ces longues séquences de flottement ? Chacun avance des explicatio­ns. « Cette année, on a essayé de mettre une sortie de camp un peu plus propre, de ne pas prendre des points facilement, explique le polyvalent trois-quarts et parfois ouvreur Jérémy Sinzelle. Mais à la sortie, quand on rend le ballon, on ne le voit plus. Et quand on ne le voit plus, c’est pendant quarante minutes ! » Dans de nombreux cas de figure, les premières périodes de Montpellie­r, Toulouse ou encore Perpignan confirment les dires de l’ancien Parisien.

Dimanche, le match face à Perpignan a livré des éléments de réponse. Notamment la fin de la rencontre qui a décanté la situation quand les Rochelais, plus précis et plus propres, ont insisté depuis leur camp dans « l’ambition de jouer, de faire vivre le ballon », relevait Xavier Garbajosa. Est-ce donc ça la solution ? Ne rien changer en somme par rapport à ces dernières saisons ? Une orientatio­n un peu paradoxale quand on sait le duo Xavier Garbajosa-Grégory Patat investi vers un projet où le simple, le basique est moteur depuis les rencontres de préparatio­n. Pour Jérémy Sinzelle, il n’y a pas de contradict­ion, seulement une direction pour adopter ce qui convient le mieux à l’équipe. « Il faut se donner les moyens de conserver le ballon. Peut-être que la saison dernière, on avait un système de jeu où on essayait de tenir le ballon dès le coup d’envoi adverse. Là, on essaye de sortir plus proprement de notre camp et ce sont des choses qu’on fait peutêtre moins bien que certaines équipes. Il faudrait peut-être tenir plus le ballon et déplacer l’équipe adverse. »

« UN PETIT PEU COMPLEXE »

Sur la 4e journée, La Rochelle a réalisé avec 136 courses avec ballons le plus gros score des formations du Top 14. Après quatre journées, les Maritimes, qui ont la troisième meilleure attaque (15 essais), sont aussi ceux qui ont produit le plus de passes (596) devant Clermont (580). Une donnée à prendre avec une précaution certaine mais révélatric­e d’une volonté, celle de jouer, d’essayer. Si Xavier Garbajosa le soulignait le week-end dernier, que dit-il aussi de cette équipe qui choisit cette direction, et donc beaucoup moins la simplicité qu’il prônait ces dernières semaines ? « On a toujours été un petit peu complexe, répond-il dans une pirouette. Ce qui compte à la fin, c’est d’être devant au score. Si on en marque 40 et qu’à la fin, on en encaisse 45, on est toujours derrière. Il faut leur donner les outils d’en encaisser moins puis derrière de continuer, de conserver cette ambition de déplacer le ballon. »

Des intentions qui plaisent en tout cas aux trois-quarts, à l’image de Geoffrey Doumayrou ou de Kini Murimuriva­lu dimanche, auteurs chacun d’un essai. « C’est notre philosophi­e de jeu », résume le centre internatio­nal tricolore. Les Rochelais semblent donc bien partis pour faire de l’attaque, leur meilleure défense.

 ?? Photo M. O. - D. P. ?? Derniers réglages pour les Rochelais qui veulent mettre l’accent sur l’attaque et surtout de conserver le ballon.
Photo M. O. - D. P. Derniers réglages pour les Rochelais qui veulent mettre l’accent sur l’attaque et surtout de conserver le ballon.

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