Midi Olympique

« PATO », GAZ !

ALORS QU’IL N’A DISPUTÉ QUE 29 MINUTES DE JEU LORS DES QUATRE PREMIÈRES JOURNÉES, L’ARGENTIN RÊVE DE LANCER SA PROPRE SAISON. AVEC UN BEL OBJECTIF EN TÊTE…

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

On l’oublierait presque, à force de croiser son élégante silhouette et sa gueule de bel hidalgo ténébreux sur tous les terrains de Top 14. Mais le fait est que, dans moins de trois semaines, Patricio Fernandez va fêter ses 24 ans. L’âge d’or pour un joueur des lignes arrière, celui auquel il aspire logiquemen­t à jouer le plus possible, au plus haut niveau possible. Or, c’est justement là que le bât blesse. En effet, alors qu’il entame sa quatrième saison sous les couleurs auvergnate­s, cet ex-grand espoir du rugby argentin n’a jamais disputé qu’une grosse cinquantai­ne de matchs, dont pas même la moitié comme titulaire. Pis, ce dernier n’a jamais démarré qu’une seule rencontre de Champions Cup, jauge à laquelle on situe vraiment les joueurs dans la hiérarchie interne de l’ASMCA. Et si Fernandez ne fera évidemment pas grimper son compteur dans cette compétitio­n cette saison, nul doute que celui-ci espérait au moins de grappiller davantage de temps de jeu en Top 14. Sauf que, pour l’heure, les attentes du Puma ont été plutôt douchées. Dans l’ombre d’un Camille Lopez aussi étincelant que boulimique de rugby après une dernière saison noire, Patricio Fernandez n’a ainsi disputé que 29 minutes lors des quatre premières journées. Un temps de jeu forcément frustrant pour un jeune homme qui, en pleine possession de ses moyens physiques, ne rêve plus que de s’exprimer… « Ce n’est jamais très bon pour le moral de peu jouer, mais il faut surtout penser à l’intérêt de l’équipe, souffle l’intéressé. Mais avec Camille, on a une concurrenc­e saine. On se parle beaucoup, notamment en termes de stratégie. Après, si je veux bousculer la hiérarchie, c’est tout simplement à moi de faire les meilleurs matchs possible lorsque j’ai la chance de m’exprimer. »

« QUAND MON GENOU A LÂCHÉ, J’AI CRU QUE TOUT ÉTAIT PARTI… »

Et cela tombe bien, Franck Azéma devrait justement lui en fournir une dès ce week-end à Bordeaux. Une occasion de rattraper le temps perdu la saison dernière lorsque, pendant la convalesce­nce de Camille Lopez, le genou de Fernandez lâcha à son tour alors qu’une occasion de s’installer en tant que titulaire lui semblait enfin promise. « Lorsque mon genou a lâché contre Lyon, j’ai cru que tout était parti au niveau des ligaments. Et finalement, c’est simplement la rotule qui s’était luxée. J’ai vu la fameuse photo qui avait été faite à l’époque, c’était assez impression­nant… Je n’en ai eu que pour trois mois d’absence, mais c’était quand même frustrant. C’est la vie de sportif, il faut aussi apprendre de ça. » Pour revenir plus fort et contribuer à entretenir la dynamique de l’équipe dans un déplacemen­t tout sauf évident, face à une équipe de l’UBB qui évoluera le couteau entre les dents. « J’ai le souvenir qu’à chaque fois que j’ai évolué dans ce stade, j’y ai disputé des rencontres très rythmées, très intenses, face à une équipe qui envoie beaucoup de jeu, comme nous. On s’attend donc à un match très difficile mais aussi assez spectacula­ire. Du moins, je l’espère. » Un souhait profond pour cet esthète instinctif, qui avoue se servir de quelques notes sur son bandage du poignet comme pense-bête stratégiqu­e. « La saison dernière, j’ai essayé une fois cette technique, et ça m’avait beaucoup aidé. Alors, depuis un an, je le refais systématiq­uement. Dans le jeu de l’action, ça peut aider à bien respecter le plan de jeu. »

OBJECTIF COUPE DU MONDE ?

Un impératif du poste d’ouvreur dans lequel Fernandez sait devoir progresser s’il compte franchir un cap. En interne à Clermont, bien sûr, mais aussi sur le plan internatio­nal, avec la Coupe du monde qui se profile à l’issue de la saison. Car si Fernandez n’a plus porté les couleurs des Pumas depuis son arrivée en France, nul doute que l’arrivée d’un ancien clermontoi­s (Mario Ledesma) comme sélectionn­eur a pu rebattre les cartes, tout comme l’arrivée d’un fin connaisseu­r du Top 14 aux commandes des troisquart­s (Gonzalo Quesada). « Bien sûr que c’est un rêve de porter les couleurs de mon pays au Japon, confirme « Pato ». Et c’est vrai que hormis Nicolas Sanchez qui est le titulaire indiscutab­le, il n’y a pas grand monde qui se détache derrière lui… Mais pour l’heure, les Pumas ne sont pas d’actualité pour moi. Ils font de bons matchs dans le Rugby Championsh­ip, et d’ailleurs je n’ai pas eu de signe, ni d’appel de leur part. La seule manière de postuler, c’est d’enchaîner et faire de bons matchs avec Clermont. Pour l’instant, je ne dois penser qu’à ça. Ensuite, si ça doit sourire… Je connais un peu Gonzalo Quesada avec qui j’ai discuté à plusieurs reprises. C’est un bon mec, quelqu’un de très droit., sur qui je sais que je peux compter. »

Ne reste donc plus à Patricio Fernandez qu’à gagner sa place à la régulière, en engrangean­t en premier lieu du temps de jeu en club. Un long chemin qui débute ce week-end à Bordeaux et pourrait, qui sait, l’amener à croiser celui de Camille Lopez, un certain 21 septembre, du côté de Tokyo…

 ?? Photo Icon Sport ?? Cantonné au rôle de remplaçant d’un Camille Lopez intouchabl­e depuis le début de la saison, Patricio Fernandez se verra enfin offrir à Bordeaux l’occasion de démontrer son talent dès le coup l’envoi au poste de demi d’ouverture des Jaunards.
Photo Icon Sport Cantonné au rôle de remplaçant d’un Camille Lopez intouchabl­e depuis le début de la saison, Patricio Fernandez se verra enfin offrir à Bordeaux l’occasion de démontrer son talent dès le coup l’envoi au poste de demi d’ouverture des Jaunards.

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