EN QUÊTE DE LÉGITIMITÉ
LE DÉBUT DE SAISON TONITRUANT DU STADE MONTOIS EST PRESQUE PASSÉ INAPERÇU. QU’IMPORTE, LES LANDAIS VIVENT TRÈS BIEN CACHÉS.
Après avoir rencontré trois des favoris aux demi-finales, les Montois pointent à la première place, ont pris 16 points sur 20 possibles, affichent déjà +8 au classement britannique, et sont toujours invaincus à ce jour. Rien de décisif bien sûr après quatre journées, mais leur performance majeure à Montauban, succédant à une autre tout aussi probante à Bayonne, n’a pas remué le landerneau des observateurs les plus avertis des choses du rugby.
Comme si le Stade montois, avec son petit budget, n’était pas considéré comme un candidat crédible à l’accession en Top 14.
C’est que ce rugby professionnel s’embarrasse moins d’analyses sportives que de considérations financières. On peut le comprendre quand chacun constate, saison après saison, que les résultats sont majoritairement proportionnels à l’épaisseur du portefeuille.
Et donc, si le Stade montois se retrouve régulièrement cité comme une des équipes majeures du Pro D2 sur la base de ces résultats passés (sept participations aux phases finales et deux saisons en Top 14 en dix ans, N.D.L.R.) cela ne lui confère pas pour autant un statut de favori. Les Landais s’en accommodent très bien, trop au fait de cette compétition pour avoir oublié qu’un rien peut remettre en question cet excellent départ.
Ils préfèrent se concentrer sur les ingrédients nécessaires pour durer et rester le plus longtemps possible à ce niveau de performance, comme le dit Julien Cabannes : « Entre nous, nous nous sommes donnés pour challenge de rester invaincus à domicile, ce que nous n’avons pas su faire l’an passé. Et comme nous avons bien débuté en déplacement, nous avons envie de rester en haut du classement le plus longtemps possible. Cela nous donnerait forcément un surcroît de confiance. »
RESTER INVAINCU
Pour cela, ils vont continuer de s’appuyer sur leurs atouts habituels : l’état d’esprit irréprochable et l’homogénéité d’un effectif qui, s’il n’est pas le plus glamour ni le plus clinquant de la compétition, est certainement l’un des plus épais et des plus consistants.
Fort de ces certitudes, il ne peut rien arriver de grave aux Landais, même pas de trébucher à un moment ou un autre, et peut-être, qui sait, dès ce dimanche face à un relégué aux dents longues et au compte en banque bien garni, favori des pronostiqueurs.
Mais on peut déjà parier que pour réussir dans cette entreprise, les Oyomen devront sortir une prestation majuscule. Car face à eux, ils vont trouver un groupe qui cultive sa différence et n’oublie pas ses racines. Celles qui ont donné au rugby français des joueurs légendaires et qui alimentent encore l’élite nationale en entraîneurs reconnus élevés à sa mamelle. Légitimes ou pas, les Montois continuent de croire en leur étoile et poursuivent leur petit bonhomme de chemin, humblement. Et peut-être, dans quelques mois, aurontils gagné le respect qu’ils méritent.
Mais pour l’instant, il s’agit de vaincre ce dimanche. Histoire de rester au sommet un week-end de plus, et de faire un nouveau pied de nez à l’implacable logique économique.