Midi Olympique

LES BLACKS VOIENT TRIPLE

APRÈS LEUR DOUBLÉ EN 2011 ET 2015, LA QUESTION N’EST PAS DE SAVOIR SI LES NÉO-ZÉLANDAIS PEUVENT GAGNER UNE TROISIÈME COUPE DU MONDE MAIS QUI SERA CAPABLE DE LES EN EMPÊCHER...

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Laissons à Graham Henry l’honneur de l’incipit : « Jamais, dans l’histoire du sport, une équipe n’a été aussi dominatric­e. Dans la mémoire collective, les All Blacks de Steve Hansen resteront toujours supérieurs au Brésil de 1970. » Et comment donner tort à l’ancien professeur de la Grammar School d’Auckland, après tout ? Alors que se dessine à l’horizon le Mondial japonais, il est impensable d’imaginer que les All Blacks, doubles tenants du titre (2011 et 2015) puissent laisser à leurs rivaux le trophée Webb-Ellis. Depuis que Steve Hansen a pris la tête de la plus prestigieu­se des sélections (décembre 2011), l’ancien centre du Stade rochelais compte quatre-vingt-neuf rencontres à sa tête : soixante-dix-neuf victoires, sept défaites et trois matchs nuls. Qui dit mieux ? Quel entraîneur pourra-t-il un jour égaler Steve Hansen, le sélectionn­eur le plus prolifique de tous les temps ? La question mérite d’être posée et, lorsqu’on lui pose directemen­t, il répond à sa manière : « Je me fiche des records, j’essaie juste de créer un environnem­ent où les joueurs se sentent à l’aise. Quand ce processus fonctionne, ils sont prêts pour le match du samedi. Mon boulot est alors terminé. […] En revanche, j’ai la défaite en horreur. Je dois lutter avec moi-même pour l’accepter et ne pas être exécrable les soirs d’infortune. C’est frustrant, blessant, ça me fait mal. Je déteste ce sentiment. »

LES SECRETS DE STEVE HANSEN

Mais après avoir gagné deux Coupes du monde et dix Rugby Championsh­ip (en comptant les titres comme adjoint de Graham Henry), pour quelle raison un coach se lève-t-il le matin ? Hansen poursuit : « L’histoire du maillot, la fierté d’un pays… Après les grandes victoires, je prends quelques heures pour célébrer et je parviens aussitôt à basculer vers quelque chose de plus beau, de plus grand. En fait, il faut toujours être en mouvement. Si tu arrêtes d’avancer, les autres t’écrasent. Par exemple, notre jeu a beaucoup évolué ces trois dernières années. » Sans entrer dans les secrets de fabricatio­n, le coach des Blacks développe : « Vous savez, toutes les équipes sont rapides au niveau internatio­nal. Des Ferrari affrontent d’autres Ferrari, en quelque sorte. L’important est de ralentir le tempo de ses opposants en leur imposant une pression maximale. Notre truc, c’est d’obliger l’adversaire à cogiter quand il a le ballon, pour que son jeu n’ait plus rien d’instinctif. Quand nous parvenons à appliquer cette pression-là, il commence à réfléchir, à perdre en vitesse, à faire des erreurs. »

Alors, vous nous direz sûrement que la semaine dernière, les Springboks ont gagné à Hamilton (36-34), faisant grandir l’idée selon laquelle les champions du monde n’étaient pas invincible­s. On ne peut s’empêcher de penser, malgré tout, que les coéquipier­s de Kieran Read marcheront sur le Mondial japonais avec un plaisir non dissimulé…

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Champion du monde en 2011 et 2015, Dan Carter peut célébrer la domination des Blacks sur le monde et servir de modèle à la nouvelle génération, qui vise un triplé historique au Japon. Photo Icon Sport

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