À TEMPS PARTIEL
TOULON SI LE RCT S’EST IMPOSÉ FACE À AGEN, IL COURT ENCORE APRÈS SON MATCH RÉFÉRENCE SUR 80 MINUTES. LES HOMMES DE COLLAZO ONT CONNU UN NOUVEAU TROU D’AIR. SANS CONSÉQUENCE CETTE FOIS.
Des intermittents. D’un match à l’autre et même d’une mitemps à l’autre, Toulon flirte avec la schizophrénie. Celle d’une équipe capable du pire et, pas encore du meilleur, mais au moins du correct. Face à Agen, le RCT s’est d’abord montré souverain dans les rucks, à l’aise en mêlée tout en offrant (enfin) quelques mouvements offensifs susceptibles de régaler Mayol. Mais pas encore sur l’ensemble d’une rencontre. Baisse d’intensité, erreurs individuelles et indiscipline sont revenus au galop. « On
a montré deux, voire trois visages », analysait Patrice Collazo à froid. Et de détailler : « La première période est maîtrisée, avec du rythme, et nous avons scoré assez rapidement. En deuxième, nous démarrons mal avec quatre pénalités concédées en deux minutes, ce qui installe Agen dans notre camp. Et dans les dix dernières minutes, nous reprenons l’ascendant. » Les montagnes russes. Pas de quoi ôter la satisfaction de la victoire, mais les doutes subsistent. Car sans la maladresse des buteurs agenais et un essai refusé à Laporte
sur un en-avant, le sort de la rencontre
aurait pu être différent. « Dans ce moment difficile, il y a du positif. Nous avons encaissé seulement trois points, nous n’avons pas craqué dans la difficulté. Mais nous avons encore beaucoup de choses à travailler. Nous sommes encore loin de notre potentiel maximum. À nous de gagner en régularité afin de ne pas connaître un week-end comme à Paris et de devoir réagir derrière », avançait Anthony Belleau. LE RÉVEIL DE LA FORCE
Ainsi va la vie sur les bords de la rade depuis le début de la saison, avec un Toulon à réaction. « Nous sommes partis dans ce match en nous disant : « C’est maintenant
ou jamais. » On s’est troué à Paris, nous en avons parlé cette semaine. Et malgré notre passage sans durant ce match, nous avons montré autre chose dans les attitudes. Nous avons gagné sur l’agressivité, c’est essentiel encore plus à Mayol », expliquait Emerick Setiano. Une réaction collective, mais également de grosses satisfactions individuelles. Déplacé à l’aile lors du déplacement à Pau, et même remplaçant lors de la réception de Castres, Malakai Fekitoa a rappelé qu’il était un joueur de classe internationale. Son service pour Josua Tuisova lors du premier essai en est la preuve, tout comme sa disponibilité et son implication défensive tout au long du match. Une abnégation récompensée, après avoir suivi Julian Savea sur 50 mètres, par son premier essai de la saison.
Son compatriote néo-zélandais monte également en régime au fil des matchs. De quoi annoncer des lendemains qui chantent ? « On part de loin, les gens ne se rendent pas compte. Nous ne maîtrisons pas encore tous les aspects de notre jeu, mais quand on le met en place, avec du jeu debout, de la vitesse et des sorties rapides, on trouve des solutions », plaidait Collazo. Toulon s’apprête désormais à préparer deux déplacements plus que périlleux. À Clermont la semaine prochaine, avant d’aller défier Montpellier. Un planning XXL pour une équipe encore convalescente, capable de rechuter à tout moment. « Il faut valider notre travail chaque week-end. Je ne sais pas encore ce qu’on fera à Clermont, si on tournera en envoyant les Crabos, ou si l’on y va pour être compétitifs… je poserai la question aux joueurs », provoquait le natif de la Seyne. Comme un avertissement à tout relâchement de ses hommes. ■