BAPTÊME EN L’AIR
LARGEMENT REMANIÉE ET RAJEUNIE, L’ÉQUIPE STADISTE A SOMBRÉ AU GGL STADIUM. ET CE NE FUT PAS LA SEULE MAUVAISE NOUVELLE...
Vendredi, en conférence de presse, Louis-Benoît Madaule avait été visionnaire : « Après avoir suivi le résultat de Montpellier à Lyon, on s’attend à une très grosse entame de match de notre adversaire. C‘est une bête un peu blessée qui va mettra beaucoup d’intensité dès les premières minutes. Nous serons présents mais il faudra tenir sur la durée. Un match à l’extérieur, contre un gros du championnat, s’aborde ainsi. » En réalité, lui et ses jeunes partenaires n’ont même pas réussi à endiguer le départ canon des Héraultais, et se sont retrouvés largués d’entrée. Au score évidemment mais aussi, et surtout, dans chaque compartiment du jeu. Tout allait trop vite, beaucoup trop vite, pour la nouvelle classe toulousaine, qui l’a payé au prix fort. Le staff toulousain, lequel avait utilisé à outrance certains de ses hommes sur les quatre premières journées du Top 14, avait décidé de mettre au repos nombre de ses cadres : Faumuina, Pointud, Kaino, Elstadt, Mermoz et Huget hors du groupe ou Julien Marchand, Tekori, Cros, Bezy et Ramos sur le banc. Il faut dire que le début de saison convaincant, avec trois victoires et un match nul, le permettait, surtout que deux réceptions s’annoncent derrière (Castres et Agen) avant l’arrivée de la Coupe d’Europe. Un choix assumé. « On a préparé ce match normalement, justifiait l’entraîneur Régis Sonnes avant la rencontre. Avec les points déjà engrangés, c’est bien plus facile à gérer en termes de confiance. Le sportif de haut niveau en a besoin, et de fondations solides pour se construire, évoluer et s’épanouir. » Un message pour les gamins lancés dans le grand bain. Mais le pari fut raté.
FA’ASALELE, LA DOUBLE TUILE
Outre la lourde défaite, qui n’a certes que peu de conséquences au classement et dans le plan de route des Toulousains, ce large et infructueux turnover vient prouver que cette équipe manque peutêtre encore de profondeur, sur la distance, et qu’elle dépend donc de la bonne forme de ses incontournables. Comme d’autres formations sûrement. Mais si Bonneval a confirmé sa soif de marquer en s’offrant un doublé pour son retour, si Tauzin a démontré sur quelques séquences sa puissance au centre du terrain (alors qu’il faudra trouver une solution pour compenser l’absence de Pierre Fouyssac dans les semaines et mois à venir), peu d’hommes sont parvenus à bousculer la hiérarchie. Même si le contexte n’y aidait pas. Surtout, l’encadrement stadiste ne pourra pas retenir grand-chose de ce déplacement. À part qu’il devrait lui procurer un mal de tête supplémentaire. Car le carton rouge infligé à Piula Fa’asalele (pour un plaquage dangereux) dès la 17e minute a eu une double incidence : il a privé le Stade toulousain d’un de ses éléments les plus expérimentés dans un match déjà mal parti - coupant court à tout suspense - et il a dépeuplé encore la deuxième ligne du club. Privée de Richie Gray depuis cet été (touché à une hanche), elle fait aussi face à la suspension de Florian Verhaeghe. Si les dirigeants ont réfléchi à un appel pour tenter de récupérer ce dernier au plus vite, le staff pourrait se contenter de trois joueurs au poste pour accueillir Castres, un rendezvous primordial et érigé en priorité dès la préparation de Montpellier : deux spécialistes (Tekori et Gayraud) et un polyvalent (Elstadt).