ÉNORME MAFI !
LE SECONDE LIGNE TONGIEN A LIVRE UNE PRESTATION MAJUSCULE. ON L’A VU S’ILLUSTRER DANS TOUS LES COINS DU TERRAIN.
La saison à peine débutée, la deuxième titularisation de Steve Mafi l’a déjà rapproché du total des trois qu’il avait laborieusement cumulées la saison dernière en Top 14, ce maigre bilan qui l’avait conduit à imaginer son retour en Angleterre au Leicester Tigers. Rattrapé au col par Pierre-Yves Revol seulement une fois acquis le titre de champion de France, sa décision de prolonger plutôt que de partir, son souhait de retrouver la considération dont il avait joui à son arrivée dans le Tarn, ont trouvé un terrain d’expression formidable et à sa mesure, sur la surface rapide de l’Arena.
AU SOUTIEN DE VIALELLE
Dans le registre du seconde ligne coureur à grands segments, si le Fidjien Nakarawa du Racing 92, d’un pas de loi respectable mais inutile, a augmenté sa réputation de double mètre le plus fantasque du circuit international, le Tongien s’est illustré d’une présence autrement spectaculaire, multipliant dans tous les coins du terrain les interventions remarquables. « Majuscule », a commenté à son sujet Frédéric Charrier à la place de Christophe Urios observant une cure de désintoxication médiatique. « Il dispose de qualités incroyables », l’a salué son capitaine Mathieu Babillot. Se saisissant de son gant noir placé sur sa main droite de la balle reçue au soutien de Florian Vialelle, au bout de cette longue percée du centre de la 50e minute menée jusqu’à dix mètres de la ligne francilienne, il s’est présenté pour la faire rebondir avant les autres, en premier soutien d’une action menée à cent à l’heure le long de la ligne de touche. On le revoit aussi dans le registre du seconde ligne nageant dans un maul du Racing annihiler un lancement de jeu sur touche. Il clôturera le match d’un arrachage de balle vigoureux au coeur d’un ruck et s’en échappant d’une course volontaire. Le libérateur de Saint-Denis, dont l’essai en force avait achevé Montpellier en finale, a fait montre sur cette seule rencontre de sa capacité à répondre à toutes les exigences des postes sur lesquels il postule par sa polyvalence. Troisième ligne aile ou centre, seconde ligne, conservé au club comme un couteau suisse, si sa manière de faire vivre le poste dans le cinq de devant garde la fraîcheur de sa prestation de samedi soir, il deviendra sans doute une option indépassable dans les moments où le CO décidera d’aligner un paquet mobile. Si le CO a souffert « d’imprécisions dans les zones de marques, de manque de précision dans les moments importants », a regretté Fédéric Charrier, la justesse des interventions de l’international tongien a souvent augmenté au préalable de ces manquements, la dangerosité des initiatives offensives.