UN VRAI DÉFI
LES BAIONAKO NESKAK FONT FACE À L’ADVERSITÉ AVEC UNE FORTE DÉTERMINATION.
Sur les voies empruntées par les clubs au féminin se dressent parfois des obstacles qui freinent leur progression. Dans sa quête légitime d’existence dans l’élite, l’AS Bayonne que préside Gilles Peynoche se passerait volontiers de devoir composer avec un contexte pénalisant. Elle a énormément perdu lorsque la saison dernière, viré de l’équipe de France, son manager Jean-Michel Gonzalez déçu (euphémisme) s’est retiré des affaires rugbystiques. Ce retrait a provoqué une deuxième grosse perte. Meurtrie, sa fille Amaya, 21 ans et internationale, a mis un terme à sa carrière et s’en est allée jouer à la pelote. Au club, on croise les doigts pour qu’elle revienne. Par contre, les relations (coupées) avec le voisin Aviron bayonnais le restent. Les Baïonako Neskak qui évoluent en poule Elite se sont vues refuser l’utilisation de la salle de musculation et du joug des pros. Ainsi, la capitaine Céline Ferrer en contrat professionnel avec la FFR doit participer au financement de sa préparation… Mais tout va bien, l’équipe de France compte sur elle et Céline répondra présente.
PRÉSENCE ESPAGNOLE
Dans leur championnat aussi les Basquaises n’ont pas l’intention de lâcher prise. Ce n’est pas le genre de la maison et du manager JeanMathieu Alcade en charge des attaquantes. À ses côtés est arrivé du Boucau Samuel Dylbaitys qui aura la lourde charge de remplacer «Gonzo». Responsable de la logistique sportive,Valérie Manchot (qui a débuté sa carrière à Peyrehorade), se veut optimiste : « Jean-Michel Gonzalez représentait la rigueur et de par sa grande connaissance du rugby il trouvait des solutions aux problèmes. Samuel a accepté de relever le défi et le travail d’entraînement va se faire en concertation. » Le collectif à la disposition d’Alcade et Dylbaitys offre de solides garanties grâce à un bon recrutement parmi lequel figure la puissante numéro 8 bordelaise Lucie Vinacua et l’ouvreur Carla Arbez toutes les deux en France M20. Et puis, les internationales espagnoles Saida Jaurena et Maïtane Saldinas, ont été rejointes par plusieurs de leurs compatriotes, avides de se frotter à l’élite française. Enfin, une ancienne internationale irlandaise, Gill Boorke, en provenance du Munster, pilier ou talonneur, se lance à 33 ans un dernier challenge. Les Bayonnaises seront-elles la bonne surprise de la nouvelle compétition ? Elles le souhaitent en s’investissant avec beaucoup d’intensité et d’envie et leur victoire à Lille est un signal fort.