PLUS DE TEMPS À PERDRE
LES FREINS DOIVENT ÊTRE DESSERRÉS POUR QUE LES PRUN’ELLES MURISSENT LEUR PROJET.
Cela fait déjà seize mois que le rugby féminin agenais a été intégré au sein de l’association SUA. L’eau coule sous le pont-canal et les filles sont toujours en apprentissage. « On prend racine », image joliment l’emblématique Anne Galissaires référente en qualité d’élue municipale du pôle féminin local. Ce serait plutôt rassurant si les Prun’Elles d’Ophélie Valette n’avaient guère de temps à perdre dans une compétition de Fédérale 1 qui n’attend pas les retardataires. Alors Anne veut voir venir les signes d’un réel développement et ne cache pas une forme d’impatience teintée de lucidité : « Les clubs doivent comprendre que le rugby féminin est pour eux une valeur ajoutée. Il est très important pour moi que le SUA assure les frais de transports qui représente une lourde charge. La mairie d’Agen verse 140 000 € à l’association et cette subvention doit être dédiée aux garçons et aux filles. » Depuis ses quinze ans et sa rencontre avec Albert Ferrasse le président de la FFR de l’époque, Anne Galissaires se bat pour le développement du rugby féminin.
TROIS MOIS DE RETARD
En 2008, elle a créée les Prun’Elles et aujourd’hui elle souhaite que son club d’Agen monte dans le train d’une dynamique programmée par la Fédération. « Cette évolution je la sens et je l’espère plus et mieux. Je le fais pour les jeunes car sans perdre de vue l’objectif d’installer une équipe agenaise en Élite 2, nous avons privilégié le vivier des moins de 18 ans. Il faudra du temps. » D’autant que l’effectif a été renouvelé à 90 % ce qui conduit le manager Jean-Claude Mazas, qui entraîne avec David Dupont, à dresser un premier bilan : « C’est la première année d’intégration dans le SUA et c’est un peu compliqué mais on avance. Nous avons fait un gros travail technique et tactique mais nous avons trois mois de retard dans la préparation pour emmener l’ensemble du groupe vers le haut niveau. On compte beaucoup sur la deuxième phase. En moins de 18 ans dont David Magoulès est le référent, le recrutement a été conséquent avec des filles issues des sélections moins de 15 ans. Nous sommes dans la poule Élite et cinq joueuses sont intégrées à l’académie d’Agen. » Homme de conviction, Jean-Claude Mazas veut convaincre les « féminines du SUA sceptiques » qu’Agen possède tout ce qu’il faut pour tenir un rang digne du grand Sporting. Une affaire de volonté politique.