TANT DE SYMBOLES
EN TRIBUNES DEPUIS LE DÉBUT DE LA TOURNÉE, LE BRIVISTE VA CETTE FOIS PRENDRE PLACE SUR LE BANC DES REMPLAÇANTS. SAUF CATASTROPHE, IL SERA LE PREMIER DES CHAMPIONS DU MONDE JUNIOR, EN JUIN DERNIER, À FRANCHIR LE CAP EN DEVENANT INTERNATIONAL.
Demba Bamba a les épaules larges. Immenses, même, comme on en croise peu, y compris dans le monde hypermorphe des rugbymen. Le Briviste en aura bien besoin, pour porter toutes les attentes qui l’entourent, désormais au plus bel étage de la fusée. Jusqu’ici joueur du groupe France pour cette tournée de novembre, il se contentait des entraînements. « Le simple fait d’être là m’aura quoiqu’il arrive beaucoup appris. J’ai reçu plein de conseils et acquis de l’expérience. Cela m’aide beaucoup et je me dis que cela fait partie de ma préparation en vue d’une première sélection », confiait le joueur cette semaine. La première sélection viendra ce samedi, face aux Fidji (21h05). Une cohorte de symboles l’accompagne.
INTERNATIONAL ET JOUEUR DE 2E DIVISION
Demba Bamba, 20 ans seulement, s’apprête donc à devenir international. Lui qui évolue avec l’effectif professionnel de Brive, depuis l’an dernier, et qui a choisi de demeurer au club corrézien malgré sa relégation en Pro D2. Bamba sera tout à la fois un joueur de l’équipe de France et de deuxième division. Avec ce message, qu’il porte bien malgré lui à l’attention des jeunes Français : il vaudra toujours mieux un temps de jeu conséquent à l’étage inférieur qu’une gloriole du Top 14 qu’on ne pratique qu’en observateur. En jouant, Bamba expérimente, se trompe, apprend et progresse. Tout ce que ne font pas tous ces jeunes qui « s’entraînent avec de grands joueurs » en Top 14 avant de les regarder, le week-end, jouer à leur place.
« SANS TROP ME PRENDRE LA TÊTE »
Autre symbole, évidemment : Demba Bamba sera le premier de sa génération à franchir le cap de l’international. Pas anodin, quand on replace dans le contexte de ladite génération. Champions du monde juniors en juin dernier, au terme d’une compétition qu’ils ont dominée nettement, les jeunes Français nés en 1998 et 1999 portent de lourds espoirs. Celui d’un vent de fraîcheur qu’ils ont fait souffler cet été sur le rugby français et qu’ils doivent désormais entretenir. Celui d’une France qui gagne, avec la Coupe du monde 2023 dans le viseur. Ce sera en France. Ce devrait être « leur » Coupe du monde. À condition de franchir chaque étape vers le niveau international. Leur éclosion au plus haut niveau, dès lors, est scrutée de près.
Bamba, donc, sera le premier à y parvenir, après avoir observé les deux premières rencontres de cette tournée automnale depuis les tribunes. « Je me suis préparé à chaque fois comme si j’allais jouer les matchs donc, pour moi, le fait que cela soit le dernier match de la tournée ne change pas trop mon approche, confiait le joueur dans la semaine. Je me dis également que c’est un match pour moi, où il n’y aura pas que de la technique et où je pourrais m’exprimer sans trop me prendre la tête. » À ce stade, on ne lui en demande finalement pas plus.