Midi Olympique

DES JIFF D’AVANCE

TRÈS BON ÉLÈVE EN MATIÈRE DE JIFF DEPUIS LE DÉBUT DE LA SAISON, LE STADE ROCHELAIS ANTICIPE LA RÉGLEMENTA­TION, NOTAMMENT GRÂCE À LA QUALITÉ DE SA FORMATION.

- Par Arnaud BÉBIEN

En matière de joueurs issus des filières de formation française (Jiff), La Rochelle n’a pas vraiment de souci à se faire depuis le début de la saison. L’opposé du Racing 92 par exemple, si l’on regarde les données actualisée­s du site All Rugby. Avec une moyenne proche de 17,5 Jiff par feuille de match sur les neuf premières journées de Top 14, le club maritime est leader. Le staff des Jaune et Noir semble avoir anticipé le futur palier, à partir de la saison prochaine (une moyenne d’au moins 16 Jiff demandée). Le dispositif va donc se renforcer, et mieux vaut ne pas être pris de court. Aussi, cette concentrat­ion n’est pas vraiment un hasard avec un effectif profession­nel estampillé Jiff aux deux-tiers. Pour celui qui connaît le Stade rochelais, un autre élément s’ajoute à cela. Il s’agit de la politique stadiste, ouvertemen­t tournée vers la formation. L’Apivia Parc est ainsi le fruit de cette volonté cultivée par Vincent Merling et son équipe. Le Stade rochelais n’en déroge pas depuis des décennies. Question de principes, mais aussi de budget, même si l’écart a eu tendance à se réduire avec les autres clubs.

TANGUY, UN SYMBOLE

Ce qui est certain, c’est que pour une écrasante majorité d’entre eux, La Rochelle a su accompagne­r ses Jiff. Certains ont été dénichés en Pro D2 et conduit au plus haut niveau du Top 14 (Gabriel Lacroix ou Vincent Rattez par exemple). D’autres sont là depuis l’époque du Pro D2, on pense à Kevin Gourdon. Le plus bel ambassadeu­r actuel de la formation rochelaise reste le deuxième ligne Mathieu Tanguy qui a tout connu, de l’école de rugby à l’équipe première et qui vient de prolonger jusqu’en 2022.

La logique des Espoirs qui alimentent l’équipe première n’est pas à minimiser. Parmi les Jiff qui pointent le bout de leurs crampons depuis le début de saison, le pilier Léo Aouf, 21 ans, deux titularisa­tions en cinq matchs disputés, et le centre Jules Favre, 19 ans, cinq fois titulaire en huit feuilles de match, ont été poussés à donner le meilleur d’eux-mêmes en Espoirs ces dernières années, avec Sébastien Boboul et Grégory Patat - avant que celui-ci, parti avec les pros ne soit remplacé en début de saison par un ancien de la maison, Romain Carmignani. « On ne prend pas des garçons qui viennent de nulle part, qui ont vu de la lumière et qui se sont arrêtés, explique Xavier Garbajosa, en charge des lignes arrières. Il y a un travail en amont qui a été fait chez les jeunes et qui est dans la lignée de ce que l’on demande et veut mettre en place chez les pros. Les garçons ne sont pas dépaysés. » Et il y a enfin des opportunit­és offertes et saisies. « Un garçon comme Jules Favre, s’il a fait toute la préparatio­n avec nous, c’est parce qu’il m’avait laissé entrevoir l’année dernière quelques aptitudes », ajoute Xavier Garbajosa. Lancé il y a quelques semaines dans le grand bain de l’équipe première, le demi de mêlée Thomas Berjon, 20 ans, « valide le travail de la formation rochelaise », estime Grégory Patat. « L’an passé, il a commencé à montrer son nez en Espoirs et maintenant il saisit sa chance en équipe première », complète le technicien.

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