Midi Olympique

LE NOUVEAU JEDRASIAK

GRAVEMENT BLESSÉ AU GENOU AU MOIS DE MAI, LE DEUXIÈME LIGNE PAUL JEDRASIAK A PRIS LE TEMPS DE SE SOIGNER, MAIS ÉGALEMENT DE PROLONGER SON AVENTURE AVEC L’ASMCA. UN NOUVEAU DÉPART ?

- Victime d’une rupture des ligaments croisés au mois de mai, Paul Jedrasiak a profité de sa convalesce­nce pour prolonger son aventure avec le club auvergnat, mais également pour se remettre en question sur un plan plus personnel. Par Nicolas ZANARDI nicola

Elle est aussi longue que récente, la liste des anciens joueurs clermontoi­s partis faire les beaux jours du Lou. Bonnaire, Attoub, Privat, Paulo, Nalaga, Ric, Chaume, Nakaitaci, sans parler des joueurs formés à l’ASMCA comme Goujon ou Buttin… Une litanie de noms qui fait tout le sel du « néo-derby » de la région AuRA, qui aurait tout à fait pu grossir d’un nom l’été prochain : on parle bien sûr du deuxième ligne Paul Jedrasiak, qui a longtemps pesé le pour et le contre avant de demeurer au bercail… « Le hasard fait bien les choses, puisqu’on va enchaîner Lyon et Montpellie­r, deux clubs qui m’ont proposé des offres, s’amuse le deuxième ligne. Ce sera particulie­r, c’est sûr. Mais je savais que l’ASMCA avait envie de me conserver et mon intention était de poursuivre dans mon club formateur, et finalement nous sommes tombés d’accord pour continuer deux ans de plus. »

Une bonne nouvelle pour clore une période de doute… Car il a fallu nécessaire­ment en passer par là à l’heure d’envisager son avenir, avant même d’être revenu de blessure ! Et à dire vrai, si l’on ne saurait parler de pari, c’est une jolie marque de confiance qu’a tout de même adressé le club à son joueur, en le faisant prolonger avant même d’être revenu de sa rupture des ligaments croisés du genou droit face à Toulouse, au mois de mai. « Franck Azéma m’a toujours dit que le club n’attendrait pas de voir comment je revenais pour me prolonger, témoigne Jedrasiak. C’est une belle marque de confiance de voir que le club était prêt à faire cet effort… C’était un moment délicat, la première fois de ma carrière que je me retrouvais dans cette situation. Mais comme me le conseillai­t Benjamin Kayser, la première chose sur laquelle je me suis focalisé, c’était de bien revenir. Même si ça fait poser des questions, je ne suis pas d’un naturel à être obsédé par les transferts. J’ai bien pesé les pour et les contre avec ma famille et mes amis, et je ne regrette pas une seconde la décision d’être resté au vu de la confiance qui m’a été faite. »

« CETTE BLESSURE M’A FAIT CHANGER DE MENTALITÉ »

Une confiance que Paul Jedrasiak brûle désormais de rendre à son club et plus encore à son équipe, qui souhaitera ne pas perdre à l’occasion des premiers doublons la dynamique qu’elle avait su se créer en début de saison. Cela tombe bien, tant le retour du deuxième ligne s’inscrit exactement dans cette optique. « Au sujet du genou, je n’ai pas du tout d’appréhensi­on. Après, ça fait forcément un petit truc de revenir après plus de six mois d’arrêt… Mais c’est cette excitation qui me montre que j’ai toujours la passion et l’envie de jouer au rugby. J’ai hâte de voir de quoi le groupe qui marche depuis le début de saison est capable de faire. L’équipe est dans une super dynamique… Je n’ai pas envie d’être un poids pour elle ! C’est pour cela que je veux redoubler d’efforts, pour lui apporter le maximum ! » Parce qu’à 25 ans et 10 sélections, Paul Jedrasiak se trouve bon gré mal gré à un tournant de sa carrière, qui décidera s’il devra se contenter du statut d’éternel espoir ou franchir un nouveau cap. « J’en suis conscient. C’était la première fois que j’étais gravement blessé et opéré. J’ai vécu beaucoup de choses très jeune et cette blessure m’a fait, je crois, changer de mentalité. J’ai pu faire le point. Et je me suis dit que s’il me reste encore du temps devant moi, je n’en ai plus tant que ça… J’ai compris qu’il fallait que je prenne davantage soin de moi. » Clermont n’en attend pas moins de son joueur. Reste simplement à Jedrasiak de se montrer digne des espoirs placés en lui, en ne se contentant pas de se fixer des objectifs élevés, mais en les atteignant… « Ce que je veux d’abord, c’est retrouver du temps de jeu en club. Ensuite, si les choses doivent se faire, elles se feront naturellem­ent… J’ai goûté à l’équipe de France, alors forcément que je rêve de disputer la Coupe du monde au Japon. Mais j’en suis très loin aujourd’hui, il faut d’abord que je travaille et que je revienne bien. » Y a plus qu’à…

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