NOUVEAU DÉPART
CANTONNÉ À L’INFIRMERIE PENDANT 10 DES 13 DERNIERS MOIS, IL RÊVE DÉSORMAIS D’UN AVENIR RADIEUX, À CET INSTANT CHARNIÈRE DE SA JEUNE CARRIÈRE.
Trois mois, déjà. Trois mois qu’on n’avait pas revu Mickaël Capelli sur une pelouse du Top 14, la faute à une blessure au genou contractée dès la première journée à La Rochelle. « Je n’ai pas eu si mal que ça sur le coup. En revanche, quand le doc m’a dit : « Lève-toi et marche », j’ai bien compris que tout avait pété. D’entrée de jeu, le docteur a soupçonné une rupture totale du ligament latéral interne, que les examens n’ont fait que confirmer. En plus, c’était vraiment un accident bête. Sur un plaquage anodin, j’étais pris à contre-pied, et c’est Leva Fifita qui m’est tombé sur le genou. » Un drôle de clin d’oeil du destin, puisque Leva Fifita était justement le joker médical de Capelli la saison dernière, dont la blessure au doigt en fin de saison avait permis à l’international moins de 20 ans de revenir juste à temps pour les phases finales, et participer sur le terrain à la montée que l’on sait… Une trajectoire croisée qui se poursuivra ce week-end, puisque c’est en partie en raison de l’absence de Fifita (sur le front international avec les Tonga, en compagnie d’Alska Taufa et Daniel Kilioni) que Mickaël Capelli retrouvera un rang de titulaire, après avoir une nouvelle fois mangé son pain noir. « La saison dernière, j’avais déjà été absent d’octobre à avril à cause de mon dos, rappelle Capelli. Je savais à quoi me raccrocher dans ces moments-là : la vie de groupe, le contact des autres, et notamment des prépas physiques qui arrivent à rendre le climat assez agréable… Mais quand même, se blesser dès la première journée a été très dur à encaisser. Sur les treize derniers mois, j’en ai quand même passé dix à l’infirmerie… Ça m’a mis un sacré coup sur la tête. »
D’autant plus assommant que cette blessure est intervenue à Photo Icon Sport
un instant charnière de la carrière du jeune Grenoblois : celui de négocier son prochain contrat, en tenant compte des appels du pied venus des plus grands clubs, qui auraient de quoi faire perdre la tête… « Je pense qu’au final, c’est quelque chose de plus facile à appréhender lorsqu’on est blessé, philosophe Capelli. Au moins, ça n’a pas influé sur mon jeu, comme cela peut parfois arriver à certains… Comme je savais où j’en étais, cela m’a permis de me focaliser tranquillement sur ma réflexion. » Pour une réponse attendue sous peu, et un avenir qu’il n’est pas si fou d’imaginer en rouge et bleu… « Ma décision est prise et la réponse viendra bientôt, lorsque tout sera officiel, temporise le deuxième ligne. Pour l’instant, je n’ai rien signé. »
UN AVENIR EN ROUGE ET BLEU ?
En attendant ? C’est sur le terrain qu’il s’agit de signer un nouveau départ, après s’être dérouillé les jambes le week-end dernier avec les espoirs du club lors d’une victoire face au… Racing (22-12). « Cela faisait deux ans que je n’avais pas joué en espoirs… Ça m’a fait aussi plaisir que bizarre de me retrouver avec la jeune garde du FCG. Je connaissais bien certains joueurs que l’on côtoie à l’entraînement. Mais comme je viens de quitter le centre de formation pour prendre mon propre appartement et que toute la génération 2000 vient de l’intégrer, il y avait beaucoup de joueurs que je connaissais seulement de nom… En tout cas, le genou a bien tenu, et c’était l’essentiel. »
De quoi se rasséréner avant de fouler le redouté synthétique de l’Arena. « L’entraînement que nous avons effectué mardi sur terrain synthétique ne m’a pas gêné et de toute façon, je vais jouer strappé pendant un bon moment… Ce n’est pas une perspective qui me perturbe plus que ça. » Pas plus, en tout cas, que de croiser le fer avec Donnacha Ryan et les grognards de Travers et Labit…