Midi Olympique

LES FRUITS DE LA PASSION

LE SUD-AFRICAIN A LEVÉ L’ANNÉE D’OPTION QU’IL AVAIT ET SERA DONC ENCORE AU MHR LA SAISON PROCHAINE. IL EXPLIQUE SON CHOIX ET DÉCRYPTE LE DÉPLACEMEN­T À AGEN.

- Ruan Pienaar Par Julien LOUIS

Mentalemen­t, je me sens frais et j’ai l’impression que je peux encore apporter quelque chose. Tant que j’ai ça, je peux continuer. Quand on finit par perdre le plaisir et l’envie d’être compétitif, alors il est temps d’arrêter. » Plongé en pleine introspect­ion la semaine passée, Ruan Pienaar n’a pu lutter longtemps contre sa vraie nature : « J’avais cette année optionnell­e et notre groupe a beaucoup de potentiel. J’ai donc décidé de rester car je crois que nous avons les moyens de gagner quelque chose. » À 34 ans, ce compétiteu­r né n’est pas encore prêt à raccrocher ses crampons. Ni ses quinze saisons passées au plus haut niveau, ni sa finale ratée face à Castres ou son début de saison contrasté, n’ont eu raison de sa passion : « Si je suis resté, c’est pour jouer. Et je n’ai plus l’option de rentrer en Ulster, cette porte est fermée. On m’a offert une belle opportunit­é ici et, de toute façon, j’étais trop vieux pour chercher un autre club. »

Voilà pourquoi le Springbok champion du monde portera toujours la tunique bleue et blanche la saison prochaine. Montpellie­r lui a renouvelé sa confiance là où son club de coeur, l’Ulster (2010-2017), ne lui proposait aucun rôle sur le pré. L’intéressé ne voulait pas d’une reconversi­on forcée : « C’est ma deuxième saison ici et je verrai à la fin comment je suis physiqueme­nt et mentalemen­t. Rien de concret pour l’instant en ce qui concerne ma reconversi­on mais j’aimerais ensuite entraîner. C’est quelque chose qui me tente depuis que je suis tout petit. »

« PAS AU NIVEAU QUE J’EXIGE DE MOI-MÊME »

Ce rêve attendra encore un peu, à l’instar de sa famille déjà installée en Irlande depuis ce fameux déménageme­nt… Mais l’éloignemen­t avec sa tribu est bien entré en compte lors des négociatio­ns. Pour rester au club, l’intéressé demandait l’autorisati­on de visiter ses proches plusieurs fois dans la saison. Il a eu gain de cause et le MHR aussi. Car si ses voyages à Belfast ont été accordés, ils ont été limités à un nombre précis, « couché » sur le papier : « Le fait de ne pas avoir mon épouse et mes enfants ici avec moi, c’est difficile. Pour rester en contact, c’est beaucoup de moments au téléphone, d’appels vidéo. Ma famille vient quand elle le peut et j’en fais de même, comme la semaine dernière que j’ai passée à Belfast. Vern (Cotter, N.D.L.R.) est très compréhens­if en tant que père de famille. Il me donne du temps quand il sent qu’il peut se passer de moi. » Déjà battu deux fois à domicile, le MHR (9e) reste sur trois défaites consécutiv­es et n’a déjà plus le droit à l’erreur. Au moment où il s’apprête à disputer trois matchs importants pour sa qualificat­ion (à Agen et Grenoble, contre Clermont) et une double opposition contre Toulon, vitale pour son avenir européen. Lucide, Ruan Pienaar regarde la vérité en face : « Les deux prochains mois seront un tournant et cela commence à Agen, une belle équipe, très difficile à affronter chez elle, qui a aussi besoin de victoires. Concentron­s-nous sur ce rendez-vous et sur nos systèmes car nous n’avons pas le confort de pouvoir regarder plus loin sous peine d’aller droit dans le mur. Nous sommes conscients de l’urgence. »

À Agen, Montpellie­r pourra s’appuyer sur son numéro 9, retrouvé depuis plusieurs semaines, pour renouer avec le succès. Mais qui, de son propre aveu, évolue encore loin de son meilleur niveau : « Pour l’instant, je ne suis pas au niveau que j’exige de moi-même, notamment face aux perches (environ 75 % de réussite). C’est également le cas pour l’équipe qui doit encore progresser. Il y a aussi des mecs importants qui vont revenir pour apporter de la fraîcheur et élargir le groupe. Il nous reste du chemin e à faire. » De la parole aux actes il n’y a qu’un pas, à franchir dès samedi à Armandie.

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