EN QUÊTE DE TEMPS
HOMME DE BASE LA SAISON DERNIÈRE, IL N’A PAS ÉTÉ À SON AVANTAGE EN DÉBUT DE SAISON ET DEVRAIT PRENDRE PLACE SUR LE BANC DES REMPLAÇANTS.
Simon Mannix n’a pas hésité. Son équipe étant en détresse sur la pelouse de Castres, le manager de la Section a décidé de faire sortir ses piliers dès la demi-heure de jeu pour tenter, au moins, d’arrêter l’hémorragie en mêlée fermée. Un désaveu cruel, d’autant plus que Malik Hamadache était aussi sorti avant la mi-temps la semaine précédente sur la pelouse synthétique du Racing. Une mauvaise habitude depuis le début de la saison puisque l’ancien Albigeois n’a dépassé les quarante minutes de jeu qu’une seule fois cette saison. C’était lors du déplacement à Grenoble où il restait quarante-cinq minutes sur la pelouse (3e journée). Rien à voir avec ses prestations du printemps où Simon Mannix ne le sortait pas du terrain avant la 65e minute, enchaînant poussées en mêlées et charges dévastatrices sans sourciller, à tel point qu’il avait été convoqué pour un stage avec les Bleus au CNR de Marcoussis pendant l’été.
Mais depuis la reprise du Top 14, le rendement du pilier droit ne convainc pas Simon Mannix. Malik Hamadache en est conscient : « Je ne suis pas du genre à demander des explications sur des choix stratégiques. Ce n’est pas moi qui décide, donc je travaille pour être plus performant. Je suis un compétiteur et je veux toujours apporter plus à l’équipe. » La fin du premier bloc n’a pas été un bon moment à passer, avec deux défaites et deux passages éclairs sur le terrain. La coupure est arrivée au bon moment, même si Malik Hamadache a été appelé à la dernière minute pour remplacer Emercik Setiano chez les Barbarians. Une semaine passée avec William Servat et Ugo Mola, les entraîneurs de Toulouse, qu’il retrouvera ce samedi au Hameau. « Avec William, c’était
vraiment une belle rencontre », concède Malik Hamadache, entré
en jeu dès le début du deuxième acte face à une solide équipe du Tonga. Une performance qui a impressionné son entraîneur du jour : « C’est un colosse. Il a montré qu’il peut être un pilier international, aussi bien par sa puissance en mêlée fermée que par sa capacité à répéter les charges. » Venant d’un talonneur comptant 49 sélections chez les Bleus, cela n’a rien d’anodin. « Cette semaine avec les Barbarians a été un vrai bol d’oxygène, poursuit Hamadache, Cela permet de sortir du quotidien. Je ne doutais pas trop sur le plan personnel mais c’est bien de faire un bon match. »
TRENTE-CINQ MINUTES EN MOYENNE
Cette escapade bordelaise a néanmoins repoussé la semaine de vacances du pilier béarnais qui n’a retrouvé ses coéquipiers que cette semaine. « Cette coupure était nécessaire pour s’aérer l’esprit mais je n’aime pas rester à rien faire donc je suis allé à boxe. »
Avec l’espoir que ses performances sur le terrain vont rapidement être en adéquation avec ses ambitions et celles de son club où l’on attend beaucoup de lui. Explosif la saison dernière, en étant capable d’enchaîner les courses percutantes, pour le plus grand
bonheur du Hameau : « Si je n’étais pas capable de le faire, on ne me le demanderait pas mais j’ai des atouts dans ce domaine là. J’ai un statut à assumer, à moi de prendre mes responsabilités. »
Une question de temps selon lui : « Je vais bien mentalement et physiquement. Je suis plus affûté que la saison dernière. Je suis plus mince. Maintenant, il faut du temps de jeu car c’est très important au rugby. Rien de remplace un match avec la répétition des efforts. C’est un rythme à prendre qui est difficile à trouver lors des entraînements. Mon objectif est d’arriver à rester le plus longtemps possible sur le terrain. » Et dépasser ainsi les trentecinq minutes de moyenne par match depuis le début de la saison. Ce qui est frustrant pour tout le monde.