Midi Olympique

« Je me suis construit à Clermont »

APRÈS DIX SAISONS À CLERMONT, RAPHAËL CHAUME EST PARTI AU LOU OÙ IL S’IMPOSE À SON POSTE DEPUIS LE DÉBUT DE SAISON.

- Propos recueillis par Sébastien FIATTE

Avant d’évoquer le déplacemen­t du Lou à Clermont, vous suivez le parcours de Valréas, promu en Fédérale 3 ?

Oui. Il y a deux semaines, je suis allé m’entraîner avec eux, pendant les vacances. C’est rigolo. Je retrouve des gars avec qui je jouais quand j’étais minot. Mon frère, Thibault, joue là-bas. Il est ouvreur. Mon père jouait aussi à Valréas. Ils sont remontés dix ou quinze ans après la descente. C’est un peu compliqué cette année mais c’est bien de découvrir la Fédérale 3.

Après un passage par Orange et Aix-en-Provence, il y a Clermont évidemment. Que représente l’ASM pour vous ?

Rado (Ludovic Radosavlje­vic, ancien Aixois parti ensuite à Clermont, puis à Castres) était en contact avec Clermont. Ils m’ont contacté par la suite et je suis parti à Clermont en 2008. J’ai joué dix ans et je me suis construit là-bas. J’ai rencontré ma femme là-bas, je suis devenu deux fois papa. Je suis devenu un homme dans cette région. En jeune, nous avons disputé quatre finales, et remporté trois boucliers. Samuel Cherouk, l’actuel entraîneur de l’équipe de France féminine nous entraînait, avec Fabrice Ribeyrolle­s. C’étaient des superbes années. J’ai joué avec des gars… Quand on voit le nombre de joueurs qui évoluent maintenant en Top 14 ou Pro D2, c’est impression­nant ! Mon meilleur souvenir reste l’année 2017, on perd la finale de Coupe d’Europe mais on gagne le bouclier de Brennus. Ça a été une consécrati­on. Après il y a eu la saison pourrie qu’on connaît… Et j’ai connu ma première sélection en équipe de France avant de me blesser dans la foulée.

Des regrets par rapport à la manière dont s’est passé votre départ ? Vous êtes partis fâchés ?

Non, je ne me fâche jamais. Simplement, je dis les choses. Et j’aime bien qu’on me dise les choses en face. Je suis quelqu’un de carré. J’ai toujours été honnête avec Clermont. Le club me reste dans le coeur. Il m’a fait connaître le haut niveau. J’ai eu la chance de travailler avec Vern Cotter à l’époque. C’était rude… Mais il m’a appris ce qu’était le fait de travailler toujours plus. J’ai eu du plaisir à travailler avec Jono Gibbes, Franck Azéma. Ce sont eux qui m’ont fait jouer au plus haut niveau.

Comment abordez-vous le retour à Michelin ?

Je n’appréhende pas. Dans le rugby pro, on se connaît tous. À Clermont ou ailleurs, ça reste un match de rugby. Je verrai les amis et la belle-famille après la rencontre. Je suis évidemment très heureux de revenir au Michelin. J’ai encore beaucoup de contacts làbas, avec les supporters et les supportric­es mais je n’appréhende pas du tout. C’est un match comme un autre. Ça ne sert à rien de se mettre de la pression supplément­aire.

Revenons à Lyon. Comment va le Lou, au retour des vacances ?

Ces dix jours ont fait du bien, comme à tous les joueurs du Top 14 je pense ! À Lyon, nous connaisson­s notre objectif. Nous savons ce que nous avons à faire. Nous voulons rester dans les six premiers. Cela passe par essayer d’aller chercher des points à l’extérieur. D’un week-end à l’autre, tu peux passer de la troisième place à la neuvième. Nous avons enchaîné quelques défaites, mais nous avons su nous reprendre contre le Stade français. Il faut continuer sur cette lancée, ne pas enchaîner les résultats en dents de scie.

Vous avez été titularisé à sept reprises à Lyon. Vous êtes heureux de votre choix ?

Je suis content de jouer. Nous prenons du plaisir. Nous avons un bon niveau. La concurrenc­e est saine, le groupe vit très bien. Je me régale. Nous faisons beaucoup de choses à l’extérieur. Et tant que ma femme et mes enfants sont épanouis, et je le suis.

Dernière question : vous pensez à l’équipe de France ?

Évidemment j’ai envie d’y retourner. Mais il ne faut pas se voiler la face. Il y a de très bons piliers gauches en ce moment et les mecs font de bons matchs. J’y pense dans un coin de ma tête mais je préfère me focaliser sur mes performanc­es avec le Lou. Si ça doit venir…

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